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■ ACTU - Assistants familiaux • Une réforme à la peine
« Que veut le gouvernement par rapport à la protection de l’enfance ?, interroge Marie-Noëlle Petitgas, présidente de l’Association nationale des assistants maternels, assistants et accueillants familiaux (Anamaaf). Confrontés au même manque de reconnaissance que les professionnels du milieu hospitalier, les assistants familiaux risquent de jeter l’éponge. » Ils sont furieux de n’avoir pas reçu les conclusions de la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) du 5 février à partir des propositions d’un groupe de travail mis en place en 27 février 2020. Constitué d’assistants familiaux, d’employeurs et de représentants de l’État, il s’est réuni une dizaine de fois, dont une en présence d’Adrien Taquet, secrétaire d’État chargé de la protection de l’enfance, dans le cadre de la Stratégie nationale de prévention et de protection de l’enfance 2020-2021. Objectif ? Réformer l’accueil familial. « L’Association des départements de France (ADF), qui regroupe pourtant 90 % des employeurs a brillé par son absence, s’agace Marie-Noëlle Petitgas. Les assistants familiaux constituent pourtant l’un des piliers de la Protection de l’enfance. »
Les associations pressentent la prise en compte de leur demande de salaire à temps complet au SMIC pour le premier enfant placé ; celle de la révision de la formation rendant la présentation du diplôme d’État obligatoire. Mais elles attendent deux rencontres avec le cabinet d’Adrien Taquet pour se réjouir. Pour l’heure, elles s’inquiètent de la vraisemblable non-prise en compte de leurs autres demandes : l’harmonisation des conditions d’agrément ; le respect de la présomption d’innocence en cas de dénonciation de violences de la part d’un enfant et le maintien du salaire jusqu’au jugement (qui blanchit les professionnels dans 95 % de cas) ; l’uniformisation au niveau national de la reconnaissance des assistants familiaux sur laquelle 35 % des départements ont bien avancé ; l’abolition de leur précarité : quand un enfant part, alors que le département a réservé une place, le professionnel qui a aménagé sa maison, investi dans l’achat d’un grand véhicule, ne perçoit plus de salaire. Les associations réclament aussi la mise en place de modules de formation communs avec les autres travailleurs sociaux.
« Nous demandons un retour dans le Code du travail dont nous sommes sortis par une ordonnance en 2008. Il faut batailler pour faire valoir nos droits », insiste la présidente de l’ANAMAF. Les professionnels revendiquent aussi l’intégration des assistants familiaux dans la fonction publique pour éviter la précarité.
Osons une vraie réforme du dispositif d’accès et du statut
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Synthèse des attentes de la réforme du statut des assistants maternels et familiaux
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