L’Actualité de Lien Social RSS


■ ACTU - La goutte qui fait déborder le vase

La promotion 2018/2021 des formations du travail social aura tout subi.
Des décrets d’application de la réforme des études publiés fin août 2018 pour une application … début septembre.
La crise sanitaire intervenant en deuxième et troisième année venant grandement bousculer les stages ainsi que les modalités des certifications (reports, suivis distanciel, etc).
Un mal-être psychique, comme pour tant d’autres étudiants, conséquence des trois confinements successifs.
Le 22 juin dernier Lien Social alertait sur les difficultés rencontrées par les étudiants du travail social de l’académie de Lille lors de leurs épreuves de fin d’étude. Leurs congénères de Toulouse sont dans une situation guère plus enviable.

Les candidat(e)s des trois centres de formation de l’académie de Toulouse (IFRASS, ERASME et l’Institut Saint Simon) ont vu le degré de pression pesant sur eux monter d’un cran, quand le jury pleinier prévu le 28 juin a été annulé. La raison ? Son Président (un enseignant chercheur) s’était désisté. La convocation de cette instance décisionnaire, a été reportée au 6 juillet. Rappelons que la validation finale officielle des Diplômes d’État d’Éducateur Spécialisé, Diplômes d’État de Moniteur Éducateur et Diplômes d’Etat d’Éducateur Technique Spécialisé relève de l’Éducation nationale.
Voilà donc plus de 250 étudiant(e)s dans l’attente d’une décision concernant leur avenir proche. Que certain(e)s aient une promesse de recrutement, dès le 1er juillet, directement liée à l’attribution officielle de leur diplôme ne semble pas vraiment soucier la direction de l’Académie.

Ce sont ces trois futurs professionnels en prévention spécialisée à qui une promesse d’embauche a été faite, l’employeur attendant que lui soit présenté le précieux diplôme correspondant.
C’est cette autre éducatrice spécialisée encore attendue à l’Aide sociale à l’enfance qui a été informée qu’au-delà du 12 juillet, sa candidature ne serait plus prise en compte.
C’est encore cette « presque » éducatrice spécialisée qui risque de signer un contrat comme animatrice, si elle tarde trop à justifier de sa nouvelle qualification.

Les centres de formation se sont inquiétés auprès de l’Académie de Toulouse. La dizaine de délégués étudiants des trois centres en ont fait de même. Mais, les demandes réitérées des uns et des autres n’ont jamais réussi à aller au-delà du standard bien en peine pour répondre.
Ils ont alors sollicité Carole Delga, fraîchement réélue à la Présidence de la région Occitanie, tant soucieuse de l’employabilité des jeunes. Les services de sa collectivité territoriale, en charge de la formation professionnelle, ont fourni une réponse rassurante : un nouveau président de jury avait été désigné et les résultats seront bien proclamés le 12 juillet.
Plus de peur que de mal ? Est-ce la mobilisation des étudiant(e)s, l’intervention du Conseil régional ou le reportage de FR3 Toulouse : privés de leurs résultats d’examen, des étudiants en école d’éducateur spécialisé craignent pour leur avenir qui auront permis de faire bouger les lignes ? On ne le saura sans doute jamais. Mais quelle désinvolture dans cette incertitude pesant sur toute une promotion suspendue à une information qui a tant tardé à venir !

"Cette situation n’est-elle pas symptomatique de la haute considération que l’État accorde au travail social ?", s’est inquiété une étudiante. Les jeunes professionnel(le)s s’apprêtant à entamer leur carrière qui en doutaient encore, n’ont sans doute plus aujourd’hui de grandes illusions. Mais, restons discret. Il ne faudrait pas trop que cela se sache : le choix de se placer aux côtés des plus fragiles reçoit comme retour tant de mépris, de morgue et d’arrogance. Cela pourrait assécher les vocations qui sont déjà en perte de vitesse. Ça reste entre nous !

Jacques Trémintin

Contact : contactes2.albi@gmail.com