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■ ACTU - Prime Covid • Stop disparités
Depuis six mois, l’Uniopps - qui regroupe près de 80 % des associations des secteurs sociaux et médico-sociaux - revendique l’octroi d’une prime pour l’ensemble des professionnels de terrain, en première ligne depuis le début de la crise du Covid-19. Si les acteurs du sanitaire ont été les plus touchés, sans les professionnels des secteurs sociaux et médico-sociaux – allant des associations ayant effectué des distributions alimentaires pour les personnes précaires jusqu’aux établissements de Protection de l’enfance qui ont assuré leurs missions, les conséquences de la crise du Covid auraient été dramatiques.
« Si des décisions claires ont été prises pour les professionnels relevant des compétences et des financements de l’État, nous regrettons une véritable inégalité pour ceux qui dépendent des conseils départementaux », pointe Jérôme Voiturier, le directeur général de l’Uniopss. En Protection de l’enfance, l’attribution d’une prime est laissée à la seule appréciation de leur président, ce qui génère des inégalités entre départements, salariés d’une même association et professionnels d’un même territoire. « Il existe presque autant de situations de que conseils départementaux, ce qui est absolument insupportable pour les acteurs, regrette Jérôme Voiturier. À titre d’exemple, dans une structure intervenant dans plusieurs départements, certains salariés percevront une prime de 1 500 euros, d’autres une prime plus faible, d’autres encore pas de prime du tout. »
Manque de reconnaissance
Le secteur de l’aide à domicile, déjà sous-doté en période classique rencontre le même problème. La reconnaissance de ses professionnels varie selon les départements alors qu’ils ont répondu présents durant les confinements malgré les risques sanitaires et les craintes des personnes accompagnées. « Le rapport El Khomri de 2019 sur les métiers du grand âge souligne que 17,5 % des salariés des services d’aide à domicile vivent sous le seuil de pauvreté, c’est révoltant », appuie le directeur général de l’Uniopss.
Si un accord a été conclu pour les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), entre le ministère des Solidarités et de la santé, l’Assemblée de départements de France (ADF) et les conseils départementaux, il n’en va pas de même pour les établissements du champ de l’autonomie qui eux, aussi dépendent du bon vouloir des départements. En décembre 2020, moins de la moitié d’entre eux avaient versé une prime aux foyers d’hébergement et aux foyers dans le secteur du handicap ou aux établissements d’hébergement pour personnes âgées (hors Ephad). De plus, cette prime variant de 400 à 1 500 euros peut être ciblée sur les seuls établissements habilités à l’aide sociale.
Égalité
L’Uniopss réclame des primes exceptionnelles Covid-19 égalitaires, un accroissement des rémunérations des professionnels et leur reconnaissance. « Nous appelons à une réflexion plus profonde notamment dans le cadre de la loi " Grand âge et autonomie ", souligne Jérôme Voiturier. Avec la crise sanitaire, l’importance de l’utilité sociale et de la place de ces professionnels dans la cohésion sociale a été mise en lumière et rendue visible. »