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■ ACTU - Réforme de la petite enfance • L’inquiétude des professionnels
« Face à une réforme qui brade la qualité d’accueil des jeunes enfants, les professionnels ne lâcheront pas ! », assure le collectif Pas de bébés à la consigne après des rassemblements de protestation dans plusieurs villes.
Les associations du secteur sont vent debout contre les mesures annoncées par le secrétaire d’Etat Adrien Taquet, qui entraîneraient de nombreux reculs, tant pour les enfants que pour les professionnels.
Baisse de l’encadrement
A commencer par la baisse du taux d’encadrement dans les lieux d’accueil collectifs. Actuellement d’un adulte pour cinq enfants qui ne marchent pas et d’un pour huit qui marchent, la réforme propose un professionnel pour six enfants, quel que soit l’âge. « Ce qui rendrait possible deux adultes pour douze bébés et dès 2 ans, un adulte pour douze enfants ! », s’insurge la fédération nationale des éducateurs de jeunes enfants. En outre, « les apprentis pourraient être inclus dans ce taux d’encadrement jusqu’à 15% de l’effectif ! », précise le collectif Pas de bébés à la consigne.
Baisse des compétences
Les compétences des professionnels en accueil collectif seraient aussi revues à la baisse, puisque le ratio de 60% de diplômés et 40% de qualifiés, s’entendrait « sur l’effectif annuel moyen » et que le nombre de postes d’éducateur de jeunes enfants par établissement serait également réduit. « C’est la fin d’une garantie de compétences », souligne le collectif. Et enfin la surface par enfant, actuellement de 7m2, pourrait passer à 5m2 seulement - « couloirs et toilettes compris » ! - dans les villes les plus denses.
Même logique pour les assistantes maternelles...
Les dispositions concernant les assistantes maternelles promettent aussi une dégradation de l’accueil. L’agrément « normal » serait porté à quatre enfants, quel que soit l’âge, auxquels pourraient s’ajouter deux autres enfants accueillis « à titre gracieux », et encore deux autres accueillis « exceptionnellement », sans précision de durée. « Ce qui porterait à huit le nombre d’enfants possiblement accueillis par une assistante maternelle », dénonce le collectif.
...Et les maisons d’assistantes maternelles
L’ordonnance prévoit également que les maisons d’assistantes maternelles (MAM) puissent être gérées par des gestionnaires publics ou privés : « Cela change leur nature et les met en concurrence avec les micro-crèches qui sont soumises à une réglementation plus contraignante », dénonce à son tour l’Uniopss. Lesquelles micro-crèches pourraient, avec la réforme, accueillir jusqu’à douze enfants au lieu de dix.
Les associations regrettent en particulier que « les mesures proposées par le rapport Giampino et celui des 1000 premiers jours, ne soient pas davantage prises en compte ».