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■ ACTU - Une pré-qualification aux formations sociales pour d’anciens « exclus »
Avoir vécu la grande précarité et être engagé dans une association sont deux expériences à valoriser pour préparer l’entrée dans une formation au travail social. Tel est le pari réussi d’un parcours pré-qualifiant expérimenté par ATD-Quart-monde.
« Dans le cadre du réseau "croisement des savoirs et des pratiques" nous avions construit un référentiel de compétences tirées de l’expérience de la précarité, qui s’avérait proche de celui des métiers du social, explique Pascale Budin, co-pilote de l’expérimentation. Et nous avions mis au point une démarche pédagogique de valorisation de ces savoirs d’expériences ».
Valoriser les savoirs expérientiels et l’engagement associatif, une manière d’aller chercher de nouveaux profils de travailleurs sociaux.©ATD Quart-Monde
En 2020 et 2022, des militants du mouvement ATD Quart-monde et des jeunes issus de quartiers prioritaires ont suivi la formation OSEE (Osons les savoirs de l’expérience de l’exclusion), une pré-qualification d’un an devant leur permettre d’intégrer une formation qualifiante dans les métiers de l’intervention sociale et de l’animation.
Projet « 100% inclusion »
Le seul prérequis était d’avoir une expérience de la précarité et un engagement associatif. Le projet a été retenu par l’appel à projet « 100% inclusion » du ministère du travail.
Les deux premiers mois du parcours sont consacrés à la valorisation des savoirs : « A partir d’un récit retraçant les expériences de vie, on établit un portefeuille de compétences », poursuit Pascale Budin.
S’ensuivent neuf mois de formation avec le Greta MTE 93, avec une découverte des métiers, des périodes de stage, et une remise à niveau sur les savoirs de base (français, maths). Chaque stagiaire est soutenu par une personne ressource.
15 entrées en formation
La première session a été très impactée par la crise sanitaire et 14 stagiaires sur 50 ont abandonné, dont 11 jeunes, « un public moins motivé », ajoute la responsable. Sur les 36 personnes qui sont allées au bout, quatre ont accédé à un emploi, et 15 sont entrées en formation de moniteur-éducateur, animateur, technicien d’intervention sociale et familiale (TISF) et accompagnant éducatif et social (AES).
« L’orientation vers ces métiers est pertinente, mais on voit que nos publics ont du mal à tenir en formation qualifiante, une acculturation est nécessaire pour ceux qui ont quitté l’école tôt », estime la responsable.
Une piste est que les établissements de formation (IRTS) qui ont déjà mis en place un dispositif(1) pour des personnes en reconversion suite à un handicap, puissent l’adapter à ce nouveau public.
Mariette Kammerer
(1)OASIS-Handicap
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