■ ACTU - Violences • Femmes au front
300 appels par jour.
Entre le 21 mars et le 5 avril, les écoutantes du « 3919 violences femmes info » ont pris en charge 4 437 appels. « Nous en recevons plus, nous ne pouvons pas tout traiter, constate Françoise Brié, directrice de la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF), gestionnaire de ce numéro d’urgence. Il y a une dizaine d’écoutantes par plage horaire. L’écoute dure une vingtaine de minutes, ça permet de soulager les angoisses et le stress. Pour un certain nombre de femmes, ce face à face obligatoire et permanent avec l’agresseur déclenche une réflexion, elles mettent des mots sur la violence qu’elles vivent. Pour d’autres, ce huis clos génère des situations de violence beaucoup plus graves avec moins de possibilité d’y échapper. »
Pour pallier les arrêts de travail, l’effectif d’écoutantes a été renforcé par des mises à disposition de salariées d’autres structures du réseau. Contraintes au télétravail, ces professionnelles du sanitaire et social, formées aux violences conjugales, font face à des situations de détresse sans le soutien de l’équipe. Avec le chef de service, la directrice de la FNSF répond aux urgences et organise une réunion d’analyse des pratiques hebdomadaire. « Dès que ces professionnelles rencontrent une difficulté, elles nous sollicitent. Il y a beaucoup plus de situations urgentes avec intervention de la police et de la gendarmerie. »
Appeler le 17 ou envoyer un SMS au 114 reste une solution pour échapper aux coups. Le site solidaritefemmes.org répertorie aussi les numéros de téléphone des structures ouvertes ainsi que leur disponibilité. « Beaucoup de leurs salariés télétravaillent mais il existe encore la possibilité d’entrer en hébergement, précise Françoise Brié. Toutes les associations essaient d’organiser des réponses de mise à l’abri et d’accompagnement. » Cette logistique va devoir tenir bon jusqu’au 11 mai.