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Admettre un enfant, admettre une famille.
Drôle de mot, choisi pour accueillir un jeune et sa famille en grandes difficultés et bien souvent en grande souffrance.
Drôle de langage, d’admettre que c’est possible !!!
Le processus d’admission, ce parcours du combattant, d’un dossier, de protocole, de rencontres, d’observation, puis admission, ou liste d’attente.
Des journées pour apprendre à se connaître et à penser un projet et après tout ça, l’enfant ou l’adolescent est admis.
Le langage, les mots.
Ce que l’on met derrière tout ça a, je crois, un impact très fort dans ce que nous sommes avec l’autre.
Alors, prenons le temps de penser les mots et leurs significations.
Admettre un enfant, c’est décider s’il est pour nous ou pas, ou parfois qu’il puisse arriver, en admettant que l’on va pouvoir le soutenir, l’accompagner
Cet exemple de l’admission est je trouve très parlant, des mots que l’on se doit de choisir, de ce langage commun et respectueux, dans ce que l’on renvoie, l’on transmet dès la première rencontre.
Alors peut être faut-il parler « d’accueil », d’accueillir. En « admettant » déjà que la rencontre va se faire, que les liens vont se tisser bien au-delà d’un dossier MDPH (1), au-delà d’une clinique déjà trop étiquetée.
Et puis accueillir, c’est je crois plus accueillant, plus vrai, pas comme on admettrait au sens d’accepter parce qu’il nous conviendra, comme on reçoit parfois un paquet et que notre déception est forte au point de le renvoyer.
L’accueil n’est pas une marchandisation, ce sont des moments d’humanité où vont se déposer quelques bases d’une histoire à construire, ensemble.
Alors, l’admission n’a plus lieu d’exister, dans le langage et dans ce qu’elle suscite de pas suffisamment bienveillante.
Elle se doit d’être accueillante, insistant sur l’accueil de ce que sont les jeunes et sa famille, dans ce que l’on pourrait citer de Jean Oury : d’être dans « la suffisante estime réciproque » pour être dans le lien, le respect de chacun, dans une véritable rencontre et dans ne plus admettre mais accueillir.

(1) Maison départementale pour les personnes handicapées