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► LE BILLET de Ludwig • Formation en travail social : on ferme !

À la rencontre de collègues formateurs, un constat s’impose : nous avons de moins en moins de candidats aux métiers du travail social. Les promos se vident, des formations ferment ! Parce qu’elles ne seraient plus assez rentables, parait-il. C’est une affaire de chiffres. Il faut faire des choix, la situation est périlleuse. Cette situation n’est pas sans poser questions.
Certes, les candidats ne se bousculent pas pour nos métiers du médico-social, qui n’attirent plus. Il faut dire que le secteur est plombé. Salaires de misère et souffrance au travail sont le lit des travailleurs sociaux, nous sommes dans le gouffre, alors il ne faut pas s’étonner que l’on ne vende plus de rêve ! Mais les besoins sur les territoires sont pourtant immenses. Les institutions attendent, elles ont des postes à pourvoir, proposent même des contrats pros et des CDI à la clef pour que l’on vienne y travailler, pour que l’on vienne se former. Mais cela n’est pas suffisant, non. Trop peu de candidats pour que certaines formations ouvrent, sans perte financière tout frais de fonctionnement confondus. L’argent est bien le nerf de la guerre. Et puis non, et puis non, à quoi bon ? A quoi bon y croire quand il s’agit de comptes, quand il s’agit de banque, de camembert, de diagramme, de tableur et de logiciel comptable. Pourtant si le social à un coût, il n’a pas de prix !
Alors on ferme, clap de fin, rideau !
Tant pis, mais qui s’occupera de nos parents vieillissants, de nos frères et sœurs handicapés, de nos frangins et frangines réfugiés, des gamins placés ? Surement pas les travailleurs sociaux, il n’y en a déjà plus assez.
Il y a là comme une sensation de boucler la boucle. Du terrain aux centres de formation, le carnage est à la hauteur des enjeux financiers. La chalandisation est en place, le capital emporte tout sur son passage. L’idéologie gestionnaire a gagné. Pour l’instant. Encore et toujours la finance. Il n’y a plus de sous. Alors on ferme. Plus de candidats, plus de formation, plus de poste de formateur, plus de travailleurs sociaux. C’est simple comme histoire. Restent les clips gouvernementaux. Et la charité à chaque coin de rue.
Mais vous avez quoi ? Vous pouvez prendre la thune et puis basta, mais la petite flamme qui brule encore en moi, vous ne l’aurez pas.



Pour aller plus loin, voir les archives sur ces thèmes :
- Archives - Action sociale/Thème : protection sociale
- Archives - Métier-fonction /Thème : formation