L’Actualité de Lien Social RSS

J’aime le sport, j’aime les Jeux olympiques. Et c’est bien mon dilemme récurrent, d’assister à des compétitions sportives qui n’en peuvent plus de bafouer les droits humains, écologiques. De scandale en scandale, nous nous insurgeons, protestons par pétitions pour la révolution.com, jetant des pavés en pixels en un clic. Il y a eu les JO de Pékin, ceux de Sotchi, le mondial de football en plein désert et il y aura ceux de Paris 2024.
Là, on se dit que dans le pays des droits de l’homme, ça va passer. Mais non, nous sommes très fort pour donner des leçons au monde entier, mais nous devrions balayer devant chez nous. C’est donc ce que l’on fait : du balai, les miséreux, les gueux, les pauvres et autres édentés qui gâcherais notre paysage et notre fête. Cachez-moi ces personnes à la rue, envoyer les dans la creuse, loin surtout de nos regards. Rendons propres les rues pour les spectateurs du monde entier qui viendront dépenser sans compter dans la plus belle capitale du monde. Alors l’information a fini par se savoir. Bien que dans l’histoire moderne, la relocalisation des personnes SDF avant de grandes manifestations soit courante. Raison officielle invoquée : la baisse du nombre d’hébergements d’urgence prêts à les héberger, de nombreux hôteliers ne souhaitant plus accueillir ces publics précaires, car ils attendent un afflux de clientèle lors de la coupe du monde de rugby, l’automne prochain, et des JO, en 2024. Bah voyons ! La fondation Abbé Pierre se demande surtout si le gouvernement ne fait en sorte qu’il n’y ait plus de campement avant l’arrivée de millions de personnes. Près de 5 000 chambres ont ainsi été perdues pour l’hébergement d’urgence. Vu l’argent dépensé dans les infrastructures sportives, n’aurait-on pas pu en profiter pour construire ou rénover des hébergements pour les populations précaires ? Faire en sorte de rendre effectifs la loi DALO et le droit au logement ? Que dans le pays des lumières se rallume un peu d’humanisme ? Que je suis naïf !
On va donc encore penser à la place des gens, penser leur bien, les contrôler, les chasser, les envoyer dans des « sas ». Car même si, pour le président de la FAS (1) , "accueillir des gens dans de bonnes conditions un peu partout en France plutôt qu’à la rue en Île-de-France, sur le principe c’est positif (…) est-ce qu’on s’en donne les moyens ?". Soulignant surtout le problème du manque de places d’hébergement d’urgence et la volonté politique d’un véritable accompagnement. Mettre des gens dans des bus comme cela se fait pour des demandeurs d’asile, sans s’en occuper après, relève plus de la dispersion que de l’accueil.
Si Macron avait fixé un objectif de zéro SDF, cet objectif est en passe d’être réalisé. Faire disparaître la misère aux yeux du monde, un peu de poudre de perlimpinpin, abracadabra, et voilà les rues de Paris prêtent à accueillir le monde entier. Enfin, pas tout le monde.

1. Fédération des acteurs de la solidarité

• Société/inégalités
• Exclusion sociale/ exclusion