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► LE BILLET de Ludwig • Un peu d’émotions bordel !
Nous sommes à l’heure de la réussite obligatoire. Nous sommes lancés dans une course effrénée à la réussite de soi, au développement de soi. Il nous faut réussir professionnellement, dans notre famille, dans notre couple, individuellement, dans nos loisirs, nos amitiés. Tout est concurrence et efficience du temps qui passe. Il nous faut remplir tous les temps de vie de manière efficace, et surtout, surtout, cachez-moi ces émotions qui vous dévoile.
Pourtant, la relation d’aide ne saurait se passer des émotions. Ne serait-ce que pour créer un lien de confiance, écouter et observer, démontrer de l’empathie, travailler sur soi, se connaitre. Se connaitre. Savoir qui l’on est. Parce que parmi nos rôles de travailleurs sociaux, celui d’accompagnateur. Qui veut dire être présent auprès d’une personne, lui donner les soins et le soutien psychologique nécessaire pour qu’elle réussisse à résoudre ses difficultés. Par le biais de la relation d’aide, processus par lequel on amène une personne à faire de nouveaux apprentissages pour satisfaire ou résoudre ces dites difficultés. Et comme nous ne sommes pas des machines, nous ne pouvons faire fi des émotions dans la relation à l’autre. Il nous faut alors accepter ses émotions. Les reconnaître. Car dans ce monde de vitesse, il est bien temps de prendre soin de soi et de veiller à ses émotions. Il faut même pouvoir prendre soin de soi pour pouvoir penser aux autres. Ce pour quoi, il nous faudrait prendre conscience de nos émotions, quelles qu’elles soient, apprendre à les accepter pour savoir les appréhender afin d’accompagner l’autre du mieux que l’on peut. Savoir prendre soin de soi, dans nos métiers, c’est aussi se connaître pour mieux connaître les autres. C’est être ancré pour se permettre un meilleur accompagnement. Il s’agit de travailler sur ses émotions pour un accompagnement de qualité. Qu’elles soient joie, tristesse, mépris ou colère, positives comme négatives, nos émotions sont directement reliées à nos besoins primaires, satisfaits ou non.
Attention, je ne prône pas le développement personnel comme un étendard, arnaque libérale de notre temps, ce sera pour un autre billet. Non, je dis juste de rester humain face aux injustices, aux réussites, aux moments partagés, et que parfois, se dévoiler à l’autre que l’on accompagne, faire tomber le masque, fait partie de cette relation d’aide. D’où l’importance de se connaître pour ne pas mettre l’autre en difficulté avec nos émotions. Se comprendre soi pour comprendre les autres, en somme.
Alors un peu d’émotions dans ce monde siliconé sous vide !
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