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★ INITIATIVE -Une pétition contre la précarité étudiante
Une réforme réorganise le mode de calcul des aides personnalisées au logement (APL). Jusque-là évaluées à partir des ressources de l’année précédente, depuis le 1er janvier, elles se calculent en fonction des revenus des douze derniers mois et seront réactualisées tous les trimestres. Cette modification est profitable pour les personnes voyant ces aides augmenter, pas vraiment pour ceux qui subissent leur effondrement brutal, voire leur disparition.
Et ce sont les jeunes étudiants qui sont les premiers touchés par cette situation. Certains, déjà précaires constatent que cette aide qui entrait pour une part non négligeable dans leur budget (270 euros pour les uns, 390 euros pour ceux en contrat d’apprentissage) se réduit à zéro ! Parmi les jeunes qui cumulent des jobs il y a encore ceux qui ne gagnent pas assez pour une prime d’activité mais trop pour des APL !
Pour quels résultats ?
"Je suis déclarée en concubinage, nous avons un loyer de 650 euros et nous sommes passés de 328 euros d’APL à 0. La conséquence ? Un énorme découvert." (Mathilde)
"Je touchais 248 euros et aujourd’hui je n’ai plus que 29 euros. Je n’ai pas d’autres aides pour payer toutes mes autres dépenses (nourriture, assurance, prêt de ma voiture...) J’avais pris cet appartement en fonction de mes aides. Je ne peux pas déménager donc je dois piocher dans mes économies prévues pour d’autres projets" (Cloé)
"Je n’avais droit qu’à 84 euros pour un loyer de 520 euros, aujourd’hui je ne touche plus rien car j’ai dû travailler à côté de mes études en 2020. Je dois déménager pour un plus petit logement." (Kimberley)
Que doivent-ils faire ? Quitter leur logement ? S’entasser dans le logement d’un autre étudiant ? Arrêter leurs études ? Cesser leurs jobs ? Arrêter de rouler en voiture ? Ou rouler sans assurance ?
Clémentine Beguier, étudiante en apprentissage de première année d’études pour devenir Éducatrice Spécialisé à Poitiers a lancé une pétition qui aujourd’hui dépassait les 23 000 signatures pour demander un moratoire sur l’application de la réforme pour les étudiant(e)s précaires qui sont aujourd’hui impacté(e)s négativement par elle.