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■ ACTU - Droit au logement, les sapins de la colère
Infatigable, l’association droit au logement (DAL) réitère cette année son opération « Les sapins de la colère ». Depuis le 23 décembre, une trentaine de personnes, en majorité des familles, ont établi leur campement dans le très chic 7e arrondissement de Paris.
Une grande tente a été dressée près du métro Solferino pour donner de la visibilité à l’impossibilité de se loger pour de plus en plus de personnes, notamment des travailleurs peu rémunérés. Ici le 28 décembre 2023. ©DAL
« Nous sommes des personnes et familles sans abris, annonce leur communiqué. Nous avons des petits revenus, mais nous sommes à la rue car les loyers sont trop chers. Nous appelons sans cesse le 115, qui doit héberger les sans-abris. Certain.e.s d’entre nous ont obtenu quelques nuits dans un hôtel ou un foyer d’hébergement, puis ont été remis.e.s à la rue. Nous demandons le respect des lois qui protègent les plus fragiles : la loi DALO, le droit à l’hébergement, l’encadrement des loyers, la loi de réquisition … et la réalisation massive de HLM. »
Bras de fer avec la préfecture de police
Hier, alors que les militants s’apprêtaient à se lancer dans une troisième semaine de manifestation, le préfet de police a pris un troisième arrêté pour l’interdire. Par deux fois, le tribunal administratif a déjà retoqué les arrêtés préfectoraux d’interdiction de manifester. Aujourd’hui encore saisi en référé liberté, il va devoir se prononcer.
Le Dal a cependant démonté son barnum pour éviter toute confrontation violente entre les familles sans-abris et la police. Hier après-midi, « des demandes de réquisition ont été déposées au ministère du logement et à la préfecture de région, qui a reçu une délégation. Celle-ci, après 2 semaines de campement, va enfin examiner les situations », affirme l’association de lutte pour le droit au logement créée il y a plus de trente ans.
Une manifestation de soutien doit se tenir à Solferino, ce jour à 16 heures. Pour le Dal, les nouvelles lois « anti-squat » ou autorisant la location de logement d’1,80 m de hauteur et de 2 m de large conjuguées au réquisition de logements pour les jeux olympique, 2024 s’annonce comme une année très sombre pour le droit au logement.
Myriam Léon
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