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■ ACTU - Lyon , “La marche des métiers fantômes”
Ce mercredi 28 septembre à Lyon, des professionnels du social, du médico-social et du sanitaire, ainsi que des personnes accompagnées et des proches aidants, ont manifesté pour réclamer le « Ségur pour tous » et le financement par l’État des mesures de revalorisation de la filière socio-éducative.
« Égalité pour les oubliés ! », « Ségur pour tous ! », clament les manifestants, déterminés malgré la pluie battante. À l’appel d’associations et de fondations du social, du médico-social et du sanitaire, quelques centaines de personnes se sont mobilisées à Lyon ce mercredi 28 septembre pour revendiquer la revalorisation salariale de tous les professionnels de ces secteurs, y compris les postes administratifs et techniques jusqu’ici laissés pour compte.
« Qui restera pour prendre soin des plus fragiles ? » , scandent les manifestants. En France, près d’un million de professionnels accompagnent au quotidien les personnes vulnérables. ©Thomas Sévignon
Le visage masqué, comme pour symboliser « leur sentiment d’invisibilité vis-à-vis des pouvoirs publics », les manifestants ont défilé dans les rues de la ville avant de s’arrêter devant la préfecture du Rhône.
Pour Delphine et Élodie, deux agents administratives d’un institut médico-éducatif (IME) du Rhône, il s’agissait de la première manifestation de leur carrière. « C’est la goutte d’eau de trop, nos postes sont des rouages essentiels des établissements et l’on ne bénéficie pas du Ségur. Cela dévalorise nos diplômes, nos métiers », s’indignent-elles, en chœur.
Une crise du recrutement
« Cette inégalité de traitement, ça crée des tensions au sein de nos établissements, et ça n’encourage pas les personnes à rester dans nos structures », s’alarment quant à eux, Nicolas Bordet et Isabelle Sauvageon, directeur général de l’Adapei 69 et directrice générale de Sésame Autisme Rhône-Alpes.
Première manifestation pour Élodie et Delphine, agentes administratives dans un IME du Rhône, privées de prime. © Thomas Sévignon
Les manifestants ont également réclamé le financement par les pouvoirs publics des mesures de revalorisation déjà annoncées, qui se fait encore en partie attendre et oblige les associations à puiser dans leur trésorerie.
Ils ont aussi demandé des actions fortes et rapides pour améliorer l’attractivité de ces métiers, alors que de nombreux postes sont vacants et les recrutements de plus en plus difficiles. Une situation qui pèse sur les équipes en place, les usagers et leur famille, et nuit à la qualité de l’accompagnement et des soins proposés, ont dénoncé les manifestants. Des mobilisations similaires ont eu lieu dans plusieurs grandes villes de France au même moment.
Thomas Sévignon
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