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■ ACTU - Proches aidants • Epuisement post confinement
Les aidants craquent. Le collectif inter associatif des aidants familiaux, en collaboration avec l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES) publie aujourd’hui une enquête sur les effets du confinement. Et ses constats sont alarmants : Si 67% de ces aidants étaient accompagnés avant le confinement, ce pourcentage tombe à 48% pendant le confinement laissant 52% des proches seuls avec leur parent âgé, handicapé ou malade.
Principale raison de cette solitude : la fermeture et la réduction du service intervenant. Certaines familles ont refusé l’intervention de professionnels : « Nous n’avions pas droit aux masques depuis le début du confinement », explique la mère d’une jeune adulte atteint d’une maladie neuro-évolutive. Mais 79% des aidants se sont retrouvés malgré eux dans un isolement contraint avec une intensification du soutien qu’ils apportaient déjà : « Le confinement a fait de moi : une femme de ménage, une infirmière, une secrétaire administrative, une éducatrice spécialisée et un punching-ball pour mon fils ! », explose une mère d’un enfant de moins de 20 ans atteint de troubles du spectre autistique.
- Enquête CIAAF/IRES-18juin2020
Résultat : au sortir de cette période, la plupart se disent à bout. « Aider ne devrait pas rimer avec épuiser, nous sommes totalement abandonnés, mon fils est un sans solution d’accompagnement, d’hébergement… Nous faisons tout le boulot de l’Etat sans salaire, je touche 1,50 euros par jour, c’est vulgaire… C’est inadmissible ! », s’emporte le père d’une jeune adulte porteur d’une déficience intellectuelle. Ils sont 89,3% des répondants, en grande majorité des femmes, à estimer que leurs problématiques ne sont pas bien prises en compte dans les politiques publiques. Un constat qui rejoint l’étude publiée en mai par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) qui relève que huit aidants d’une personne âgée sur dix indiquaient ne pas se sentir suffisamment aidés et considérés par les pouvoirs publics. Et cela bien avant le confinement.
Pas sûr que le lancement ce mois de juin d’un numéro vert (0800 360 360) pour les personnes en situation de handicap et les aidants dans le cadre de la crise sanitaire suffise à répondre aux besoins. Promettant simplicité, agilité, rapidité, proximité pour trouver des solutions d’accompagnement et des réponses aux besoins de répit, il devrait fonctionner dès le 22 juin dans la moitié des départements et d’ici l’été sur tout le territoire, en s’appuyant sur des équipes locales en lien avec les maisons départementales des personnes handicapées.
« Je suis épuisée moralement et physiquement, je sais que je ne sortirai pas indemne de cette période », avoue la mère d’un adulte ayant un polyhandicap. Parmi les répondants de l’enquête, plus de 38% cherchent depuis le déconfinement un séjour de vacances adaptées pour leur proche, 34% un accompagnement dans leurs démarches administratives, 35% un accueil temporaire avec hébergement, 40% des services adaptés ou un accompagnement professionnel à domicile. Enfin, près de 35% évoquent le besoin d’une écoute et d’un soutien moral.
Mais l’absence d’offre adaptée ou inaccessible vu le manque de place, l’importance du reste à charge financier, la lourdeur des démarches administratives sont citées comme des freins majeurs pour accéder à ces solutions. L’annulation de nombreux séjours adaptés suite à la publication des consignes sanitaires trop difficiles à mettre en place complique un peu plus la situation. Le collectif handicaps s’alarme de ces annulations en masse. Il appelle à un assouplissement des consignes pour permettre aux personnes en situation de handicap de partir en vacances et à leurs proches de souffler.
Le collectif inter associatif des aidants familiaux demande, entre autres, le versement d’une aide financière pour les aidants et la mise en place de séjours de répit.