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■ ACTU - Protection de l’enfance • Les effets du confinement
L’Odas, observatoire nationale de l’action sociale, a réalisé une enquête intitulée "Crise sanitaire et protection de l’enfance", portant sur la période du premier confinement. Mille personnes y ont répondu, dont 50% de professionnels des conseils départementaux, 30% de cadres, 30% d’assistants sociaux ou éducateurs.
Point positif : pour 62% des répondants le confinement a été l’occasion de "pratiques professionnelles inventives" et a entrainé une réflexion sur le sens. Etant plus disponibles et moins pris par des contraintes administratives, les professionnels "se sont recentrés sur leur cœur de métier" et ont questionné leurs pratiques.
Sans minimiser certains effets désastreux sur les enfants, 60% des répondants évoquent aussi "des effets positifs inattendus". Notamment dans les lieux de placement où l’arrêt des prises en charge extérieures et le changement de rythme ont amené un certain apaisement. Ce qui ouvre un chantier pour l’avenir.
Le suivi à distance a aussi, paradoxalement, "renforcé les relations avec les parents", pour 51% des répondants, grâce à des rendez-vous plus fréquents et une posture différente.
En revanche, la période a révélé les manques et les difficultés du management.
Partenariats et initiatives locales
Dans de nombreux départements des dispositifs innovants se sont montés dans l’urgence, des lieux éphémères d’accueil ou de répit ont vu le jour. Dans le Finistère, le Lot, en Haute-Loire, des structures fermées - IME, ITEP - ont pu accueillir des enfants, en journée ou en internat, lorsque la situation se dégradait au domicile ou pour prendre le relais des familles d’accueil. En Loire Atlantique ce type d’accueil a été créé dans un collège. Les équipes de différentes institutions ou établissements étaient mutualisées dans ces structures provisoires. Dans le Lot-et-Garonne une collaboration entre une MECS et un IME s’est mise en place avec une "équipe mobile médicosociale".
Si "les relations entre départements et associations sont restées inchangées", des rapprochements inédits ont vu le jour sur terrain, entre acteurs de la protection de l’enfance, du handicap, de l’éducation nationale, des services municipaux (jeunesse, CCAS), qui à l’avenir pourraient faciliter le décloisonnement.