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Nos métiers de la relation d’aide sont, comme le dit l’adage, des « métiers impossibles » qui ne peuvent pas se passer des émotions. Ne serait-ce que pour démontrer de l’empathie, travailler sur soi, se connaître.

Nous ne sommes pas des machines, nous ne pouvons faire fît des émotions dans la relation à l’autre. Il nous faut alors accepter celles-ci. Les reconnaître. Car dans ce monde de vitesse, il est bien temps de prendre soin de soi et de veiller à ses émotions. Il faut même pouvoir prendre soin de soi pour pouvoir penser aux autres. Ce pour quoi il nous faudrait prendre conscience de nos émotions, quelles qu’elles soient, apprendre à les accepter pour savoir les appréhender afin d’accompagner l’autre du mieux que l’on peut.

Savoir prendre soin de soi, dans nos métiers, c’est aussi se connaître pour mieux connaître les autres. Il s’agit de travailler sur ses émotions pour un accompagnement de qualité.

Vers une acceptation de ses émotions

Alors, de quelles manières accepter ses émotions ? Lire le livre de Chantal De Mey-Guillard, psychologue clinicienne de l’université Lumière-Lyon II, qui assure des formations auprès, notamment, de professionnels de la santé et du social, peut aider. Il s’organise en deux grandes parties, la première partie est théorique, la seconde pratique.

L’autrice revient tout d’abord en première partie sur quelques aspects théoriques nécessaires. Qu’est-ce qu’une émotion ? Quelles sont les principales et de quelles manières se déclinent-elles ? Il est intéressant de faire le lien entre les émotions et les besoins pour « être dans la cognition de ce qui se passe en soi ».

En effet, notre corps est le « véhicule » des émotions et il faut pouvoir les reconnaître pour passer au registre de la pensée. La parenthèse éthologique éclaire d’ailleurs ce lien entre besoins et émotions, puisque « les hommes sont des êtres de cultures, mais la sélection naturelle a conservé en eux les comportements des animaux dont ils sont issus ». La causalité est directe entre un besoin non satisfait et une émotion négative. Le conflit en nous entre en jeu, il faut savoir le gérer.

35 escapades

C’est ici que l’autrice nous apporte quelques éléments de théories psychologiques pour accepter ses émotions, être mieux présent à soi-même, et trouver celle qui nous correspond. Thérapie cognitive et comportementale, thérapie d’acceptation et d’engagement, psychologie positive. Avec chacune ses méthodes et outils. Les trois colonnes de Beck pour la première ; Mindfulness, balayage corporel, défusion, acceptation pour la seconde ; méthode Coué, ennéagramme ou centrage sur soi pour la dernière. Très instructif.

La deuxième partie du livre est consacrée aux exercices de prises de conscience de soi « pour peut-être penser aux autres ». 35 exercices de différents niveaux sont présentés, il suffit de piocher ce qui vous convient. L’attrait est que non seulement, ces exercices peuvent être utiles à nous même, praticiens de l’action sociale, mais aussi aux publics que nous accompagnons. Alors, tentez ces escapades, je vous assure, cela est fort utile. Et puis gardez ce livre dans un coin de bureau, dans votre sac, vous y trouverez toujours un petit exercice quand les émotions montent…

Vous avez compris, notre corps est relié à nos émotions, qu’il est nécessaire de reconnaître et d’appréhender face aux situations de la vie quotidienne. Comme le dit l’autrice, « en prenant soin de nous, en nous connaissant mieux, on peut parier que nos relations familiales, personnelles, et professionnelles seront améliorées ». Je vous le redis, gardez ce livre dans un coin.

Ludwig Maquet

Accepter ses émotions, penser à soi, aller vers les autres, Chantal De Mey-Guillard, éditions chronique sociale, 2012, 96 p., 10,50 euros.