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Par Olyric, Poetic social club

Je le connais à peine.
Il a les yeux noirs et souvent trop sombres.
Il a 13 ans, et déjà quelques années dans cette institution.
Il est celui dont on ne veut plus.
Celui qui met à mal l’équipe, en mode rejet.
Celui qui est mal partout et bien nulle part.
Celui qui ne sait pas dire qu’il souffre.
Alors, je le croise dans un de ces fameux jours, un matin où il n’avait pas envie de venir.
Il se plante à ma porte….
Je lui propose de rentrer, alors il avance de quelques pas
Il regarde partout, et me dit : « on dirait un bureau de ministre ! »
Je souris et effectivement, ce bureau que je découvre aussi, car arrivé il y a peu de temps, me parait bien trop grand pour ce que je vais y faire dedans, un endroit trop brillant et pas assez habité.
Je lui réponds qu’il a raison.
Il se détend.
Une petite conversation s’amorce alors …
Je lui demande pourquoi il n’a pas envie d’être là ?
Il me dit : « mais c’est pas chez moi ici, c’est pourri ici, cette ville … ».
Je lui demande où il habite et me décrit son village, là où il a ses copains et sa famille.
Il voit un plan sur le tableau et me montre son village.
Il pétille, j’ai l’impression de ne plus avoir le même jeune avec moi…
Il me montre les rivières autour, m’explique qu’il pêche, qu’il aime y aller en vélo, me raconte ce qu’il est !!!
Me parle de lui, un peu de lui….
Il y a encore quelques minutes, il était contre tous, défiant le moindre adulte, refusant la moindre proportion, se fermant de tout….
Sans pouvoir donner quelques explications, sans savoir vraiment sûrement.
Et puis une rencontre, une petite ouverture, un moment improvisé, une pause dans nos humeurs respectives et une rencontre….
Il est reparti, en me proposant de me faire visiter son village et trouvant mon bureau finalement pas mal ….
Je suis reparti à mes dossiers, à mon budget, revigoré de ce cœur de métier, et même à un poste un peu décalé du terrain, du quotidien de ces jeunes.
On se croise de temps en temps, il me dit de ne pas oublier sa proposition de balade, on se sourit.
Il sait qu’il peut venir discuter, quand son humeur est sombre et la mienne disponible …