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► LE BILLET d’Olyric • Quelque part en banlieue ….

Je l’attends encore ce soir, mes yeux sur cette porte.
L’appartement est vide, de lui, de sa fougue.
J’ai peur, comme une mère, me ronge à l’idée qu’il ne reviendra pas d’un de ces soirs.
Je n’ai que lui, mon fils, ma vie, mon souffle.
Je fais les cent pas, je regarde dehors, il fait nuit, la pluie tombe sous le reflet des lampadaires.
Mes yeux fixés sur la porte de notre logement de banlieue, nous les oubliés du monde.
Mon fils, du haut de son mètre 80 et de ses 17 ans. Écorché et en colère.
En veut à son père, le cherche partout. Il ne reviendra pas...
Je suis fatiguée, j’aimerais dormir ou même me reposer un peu.
Je tiens bon jusqu’à ce qu’il rentre, chaque soir, de ses états insupportables, de ses voyages pour oublier.
Il va rentrer, mangera ce qu’il y a dans le frigo, boira son verre de lait, m’embrassera et s’endormira dans le canapé.
Comme tous les soirs.
Je n’ai que lui, mon bout de vie. On s’aime tellement, sans se le dire.
Je le vois dans ses yeux. Je le sens quand il rentre.
Il est 23 h, comme tous les soirs, j’entends l’ascenseur, mon cœur cogne, ça doit être lui.
J’attends.... le bruit de la clé dans la serrure, c’est lui....
Je le regarde, nos yeux se croisent,
Les siens sont rouges et tristes.
Mon sourire le rassure,
Il est là, je suis là.
Je voudrais lui dire quelque chose...
Mais on ne se dira rien encore ce soir, rassurés d’être tous les deux.
Je vais attendre qu’il s’endorme pour faire pareil.
Mon fils, mon bout de vie...



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