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► LE BILLET d’Olyric • Stupeur au Ditep *
Je viens d’arriver, 8h45 ou peut-être 46, on est dans le médico-social, quand même ....
Et là, je sens que quelque chose ne va pas.
Une tension palpable en croisant des collègues : regards gris, peu de sourires, inquiétudes même….
Je me demande ce qui peut bien être arrivé à cette heure-là, sans avoir été interpellé sur mon astreinte….
D’habitude, à cette heure-là, l’institution vit déjà, au rythme des jeunes en partance pour l’école, pour leurs stages, ou prise en charge en interne,
D’habitude, les collègues discutent déjà, attablés pour certains à la salle des commensaux, d’autres dehors à prendre la température et le frais….
D’habitude, je rejoins mon bureau de dirlo, plutôt rassuré de savoir tout ce petit monde de bonne humeur et prêt à affronter cette souffrance feutrée de notre Ditep.
Mais là, rien de tout ça.
Je rejoins quand même mon bureau, ouvre mes stores et me fait couler un café, rite oblige.
Quelques mails, un dossier sur le bureau à regarder de plus près et la journée commence…
Je regarde par la fenêtre, soucieux de voir cette ambiance nuageuse.
Je n’aime pas ne pas savoir, ne pas sentir ce qui se passe,
Je veux savoir….
Je regarde la salle des commensaux que je vois de mon bureau et les allers et retours des collègues.
Rien n’est comme d’ordinaire, ils entrent et en ressortent automatiquement….
Alors que tous les matins, cet endroit est l’endroit des retrouvailles, du CSE** version-off, des analyses à l’arrache, des mots dits et non-dits.
Un endroit essentiel pour la régulation institutionnelle, bien plus important parfois que nos espaces de réunions officielles….
Un quart d’heure est passé,
Une maîtresse de maison frappe à mon bureau, elle entre et de sa mine pas très souriante me dit : « Mr, il y a un petit souci à la salle des commensaux »
« Ah bon ? »
« Oui, il n’y a plus de café pour les salariés, plus de dosettes, et personne ne sait où on peut en récupérer… »
La terre vient de s’arrêter de tourner, le Ditep effondré, les salariés déprimés….
Plus de café, plus de dosettes, plus de doses, plus de shoot pour tenir,
Un travailleur social sans café n’est plus vraiment un travailleur,
Les petits riens du quotidien qui n’en sont pas finalement,
Parole de travailleur !!!
* Dispositif Institut Thérapeutique Éducatif et Pédagogique ** Comité social et économique, fusion des anciens Comité d’entreprise & Commission Santé Sécurité et Conditions de Travail