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► LE BILLET de Ludwig • Comme un air de vacances ?
L’été approche et avec lui les grandes vacances qui fleurent bon l’iode, le sable chaud, la campagne montagnarde et ses sentiers de randonnées, ou tout simplement le pot-pourri de chez pépé et mémé. Au choix. Mais pas au choix pour tous. Les vacances, ce n’est pas pour tout le monde en France.
En effet, les loisirs, dont les vacances, restent inaccessibles pour une partie de la population du fait premier des ressources financières : Environ 40% de la population ne part pas en vacances. Partir à la mer ou à la montagne reste un élément fort de différenciation sociale. Et souvent, les parents privilégient leurs enfants. Parce que les vacances, c’est aussi un élément de statut social. Renoncer à faire partir les enfants, c’est se dire qu’on n’arrive pas forcément à offrir à nos bambins ce qu’on souhaite. C’est difficile. Il y a donc des familles qui font le choix de ne pas partir, mais qui font partir leurs enfants. Mais quand juillet et août riment avec soleil et grand air, près de trois millions d’enfants en restent privés. Un enfant sur trois.
Pourtant, les vacances permettent aux enfants de s’échapper du quotidien, de s’ouvrir à d’autres horizons. Un enfant peut y acquérir des apprentissages essentiels, comme la mobilité géographique, le vivre ensemble, l’engagement. Chaque année, La CAF finance plus de 22 000 séjours en colonies de vacances ou en classes de découvertes avec l’objectif de permettre à tous les enfants de partir en séjours collectifs et de favoriser, aussi, pour les plus modestes et précaires de nos enfants, de se reposer, de bien manger, de vivre dans un environnement sain. Le secours populaire de son côté, permet depuis 1979 à des milliers d’enfants qui n’ont pas eu la chance de partir en vacances, de bénéficier d’une journée à la mer, à la montagne, au parc. Vrais temps de vacances, de rencontres et d’émotions. Autant de souvenirs à raconter le jour de la rentrée ! Et puis, comme le souligne JM Bataille en parlant des colonies de vacances, elles sont un bien commun qui dépasse les barrières de classe, de genre ou de handicap.
Véritable outil dans nos métiers, partir en camps, en vacances, en loisirs avec les publics que nous accompagnons, permet l’apprivoisement nécessaire hors cadre institutionnel. Permet, dans un ailleurs, l’approche, l’accroche, l’accompagnement, le tissage d’un lien de confiance et de vécu commun, d’un partage. En se situant dans la continuité de l’accompagnement, ces « transferts » sont l’occasion dans un milieu autre, à travers des activités différentes, de créer aussi une rupture dans le mode de relation établie au quotidien et sont de nature à faire évoluer le travail pédagogique, éducatif et/ ou thérapeutique.
Vous l’aurez compris, permettre à tous les enfants de partir en vacances est une question de justice sociale, dans l’intérêt commun du vivre ensemble.