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★ INITIATIVE - Des enfants en situation de handicap qui trouvent leur place au milieu des valides
Beaucoup en parlent, sans toujours réussir à se donner les moyens d’y parvenir. Vitacolo concrétise l’inclusion au quotidien dans ses colonies de vacances, sans forcément que cela se sache. Cela tombe bien : Lien Social le fait savoir !
Des photos de groupes d’enfants en colo, au milieu desquels trône un fauteuil roulant… l’image est atypique. Certes, l’intégration du handicap dans les Accueils collectifs de mineurs progresse, comme dans le reste de la société. Si l’immersion des enfants en situation de handicap dans le droit commun ne relève donc pas de l’exception, c’est encore loin d’être une généralité. Les familles concernées ont plutôt le réflexe de s’adresser aux associations spécialisées dans l’accueil de loisirs des enfants à besoins particuliers. Et ces structures le font, en général, très bien. Pourtant, l’entre soi possède autant d’avantages que de limites, à une époque où le brassage de tous public répond aux revendications d’inclusion.
Vitacolo, qui aura 15 ans d’existence l’année prochaine, revendique haut et fort la concrétisation de cette mixité, dans chacun de ses séjours. Certes, elle s’impose un quota de trois enfants en situation de handicap par groupe de trente vacanciers. A la fois pour éviter un surcroit de prises en charge spécifiques qui la transformerait en structure adaptée spécialisée et à la fois pour privilégier l’équilibre dans la diversité recherchée avec les enfants valides. Un personnel dédié est spécialement recruté, pour accompagner les situations de déficience. Mais, le choix prévaut de ne pas flécher une qualification « handicap ». Aucune connaissance préalable n’est requise. Une telle attente serait de toute façon utopique, car toutes les formes de handicap étant acceptées, il faudrait réussir à recruter la perle rare capable de faire face à plusieurs déficiences différentes à la fois !
Ce qui est privilégié, c’est le recueil d’informations en amont du séjour pour mieux le préparer. Un questionnaire est rempli par la famille avec qui un dialogue nourri est organisé pour recueillir le plus d’éléments portant sur le quotidien de l’enfant et ses habitudes : gestion de l’habillage et du sommeil ; degré d’autonomie en matière de repas et d’hygiène ; réactions face à un groupe ; école fréquentée avec ou sans aide à la vie scolaire. Le pari qui est fait, c’est la rencontre singulière d’une équipe d’animation, avec avant tout un enfant. Elle va bien sûr prendre en compte son handicap. Mais, c’est dans l’ici et le maintenant qu’elle va apprendre à découvrir la déficience, l’apprivoiser, vivre avec, apprenant auprès de l’enfant concerné et de sa famille comment agir au mieux. L’équipe adapte les activités, en mettant en œuvre une pédagogie de l’équité : identifier les besoins spécifiques et apporter les compensations nécessaires. Dès l’arrivée du groupe, le handicap de certains de ses membres est présenté (en leur présence ou non) et les compétences de tous et de toutes (adultes, enfants valides ou non) sont mises à profit. Un joueur à mobilité réduite s’inscrit au séjour foot ? Il va falloir moduler les règles pour qu’il trouve sa place. Un participant mal-voyant est présent dans le séjour comédie musicale ? De la même façon, l’organisation de l’activité va intégrer ce facteur. C’est le collectif qui se structure et se mobilise en tenant compte de cette différence.
Le choix de se mettre à l’écoute de l’enfant ne concerne pas seulement celui qui est porteur de handicap, mais tout autant les valides, comme le montre la composition de l’équipe d’animation : un animateur pour quatre enfants jusqu’à six ans, un pour cinq jusqu’à 13 et un pour sept au-delà, là où la règlementation n’en prévoit qu’un pour … six jusqu’à 6 ans et un pour douze au-delà. L’attention portée à la qualité de l’accompagnement représente un coût : 800 € les treize jours (soit un prix de journée de 62 €). Ce tarif n’est pas si élevé que cela, en comparaison des prix affichés par certains séjours de vacances, il ne l’est pas quand on le compare au coût du médicosocial ou de la protection de l’enfance ! Pour autant, il est dissuasif pour nombre de foyers modestes. Vitacolo met un point d’honneur à réduire ses frais fixes (condition au fonctionnement de son siège), à éviter toute activité consuméristes onéreuses (parcs d’attraction, accrobranches, Karting et autre parapente…) au profit du savoir-faire de ses animateurs et surtout à consacrer une partie de ses marges bénéficiaires à soutenir financièrement le départ des enfants des familles aux faibles ressources, complétant ainsi les aides aux vacances accordées par les Caisses d’allocations familiales.
Voila une association qui mérite à être connue … et reconnue !
Jacques Trémintin