N° 897 | Le 18 septembre 2008 | Patricia Delage | Critiques de livres (accès libre)
AMP : un métier à découvrir, des professionnels à reconnaître
Arlette Durual & Patrick Perrard
Qui ne se souvient du film de François Truffaut L’enfant sauvage. Victor de l’Aveyron est recueilli par le docteur Itard qui fait le pari de le rééduquer. Pour certains, l’éducation spécialisée trouve là son origine, pour les auteurs, Madame Guérin, recrutée par Itard pour s’occuper de Victor, est la première AMP, comme « présence maternelle » pour Victor et « aide » pour Itard. L’histoire de ce métier en montre aussi l’évolution.
L’AMP (Aide médico-psychologique) exerce dans le quotidien : toilettes, repas, jeux et autres animations. Son champ d’intervention s’est considérablement développé en 200 ans. Non plus « second » ou soumis à l’éducateur, l’AMP se situe à côté de l’éducateur. Le 2 mars 2006 est créé le diplôme d’Etat d’AMP. L’activité de l’AMP s’organise alors autour de quatre grandes fonctions : l’accompagnement et l’aide individualisée aux personnes dans les actes de la vie quotidienne, l’accompagnement dans la relation à l’environnement et le maintien de la vie sociale, la participation à la mise en place et au suivi du projet personnalisé et la participation à la vie institutionnelle.
Cette réforme permet d’élargir le champ d’intervention au-delà des personnes dépendantes pour aller vers les « victimes d’inadaptation sociale », les personnes en grande précarité, les populations reçues en centre d’hébergement et de réinsertion sociale, mais également les enfants en situation de problématiques familiales placés en MECS. Le référentiel professionnel élaboré lors de la réforme de 2006 précise que le rôle de l’AMP « est à la frontière du sanitaire et du social ». Ce métier requiert de nombreuses compétences tant techniques que psychologiques dans la mesure où la relation est primordiale avec l’usager. Or, ces professionnels, peu reconnus, reste invisibles alors que leur nombre a progressé de manière importante ces dernières années, passant de 7000 en 1984 à 22 000 en 2000.
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