Avignon : un festival qui a bonne mine
Du 18 au 20 novembre, pour la sixième année consécutive, le Groupement d’entraide mutuelle Mine de rien organise le Festival du film précaire. Un événement qui donne à voir les réalisations de l’atelier vidéo du GEM et d’autres réalisateurs, et qui invite le public à échanger autour du thème de la précarité. Au sens large et sans misérabilisme. Né en 2008 grâce au Collectif d’Actions des Sans Abris (CASA), ce GEM démontre que des personnes en situation d’exclusion peuvent créer l’événement et participer à la vie socioculturelle de la cité avignonnaise.
« Déchirer l’idée reçue de notre inutilité. »
La sixième édition du festival réunit une vingtaine de documentaires, de fictions et de clips, venus de Mine de rien et d’ailleurs : Paris, Suisse, Marseille, Bretagne. Ces films racontent la bipolarité (Étoile bipolaire), l’errance entre mitard et narcoleptiques (Une partie de nous s’est endormie), le tri des pauvres dans un hébergement d’urgence (L’Abri), un dispositif innovant (Un chez soi d’abord)… « Au travers des festivals du film précaire, nous pérennisons la résistance à l’événement éphémère : on se bat, on combat, on n’accepte pas, alors on dénonce, montre et on ne se résout pas, décrit le GEM. Les films, comme support de notre sensible, remuent les souffrances, les fragiles, ainsi nous joignons l’agréable à l’utile et nous, guerriers de la non-acceptation, on déchire l’idée reçue de notre inutilité »