N° 1184 | Le 28 avril 2016 | Jacques Trémintin | Critiques de livres (accès libre)
« Ateliers thérapeutiques à médiation artistique », « atelier d’art thérapie », « ateliers psychothérapeutiques médiatisés », « ateliers d’expression créative », « ateliers d’animation thérapeutique », les intitulés sont multiples qui désignent l’utilisation de l’expression artistique comme support thérapeutique.
Martine Colignon, s’inscrivant dans une filiation psychanalytique, présente l’art thérapie comme un processus non verbal destiné à mettre à jour les mouvements inconscients, comme un support créatif permettant d’enclencher une dynamique tant cognitive que psychique ou encore comme un levier donnant la possibilité au sujet de se relier à ses mécanismes de pensée et de réguler ses émotions potentiellement submergentes et inhibitrices. Et d’opposer les médiations thérapeutiques et les psychothérapies médiatisées.
Les premières recherchent, avant tout, l’épanouissement éducatif et social des publics concernés à travers un résultat renforçant le bien-être et l’estime de soi. Elles peuvent donc se montrer volontiers directives, inductrices et guidantes. Les psychothérapies médiatisées, quant à elles, sont fondées sur l’écoute flottante et un regard qui s’abstrait de la signification de ce qui est produit.
Ce qui importe alors, ce n’est pas l’objet finalisé, mais la rencontre avec le sujet qui crée et la gestation qui prélude à la mise en forme. La présence du thérapeute est souple, s’articulant volontiers avec son absence, celui-ci se gardant bien de précéder les attentes du patient. Aucun consigne, aucun thème n’est donné d’emblée, le conseil technique étant facultatif. La production finale n’est pas destinée à plaire, au risque de vouloir coller aux images idéales du thérapeute. Le dialogue qui s’instaure alors s’engage sur la voie des formations fantasmatiques du patient et des images poétiques de son inconscient.
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