N° 1276-77 | Le 29 août 2020 | Critiques de livres (accès libre)
Parler sans mots
Ni l’un, ni l’autre ne communique facilement.
Illana, 14 ans, parce qu’elle ne se sent pas comme les autres. Elle a été diagnostiquée autiste.
Thala, 16 ans, parce qu’il maîtrise bien mal le français. Il a fui la guerre qui a tué toute sa famille et a trouvé refuge en France. Ils se côtoient dans le même collège.
Chaque chapitre donne alternativement la parole aux deux enfants qui décrivent le monde dans lequel ils se sentent enfermés. Cette errance douloureuse d’une année, cette solitude et ce désespoir, pour lui ; ce rejet des autres enfants qui la traitent de débile, pour elle.
C’est l’amour réciproque des arbres qui va les rapprocher et leur permettre de se comprendre encore mieux que s’ils échangeaient avec des mots. Rompre le silence qu’ils ont inventé ensemble risquerait de les faire fuir. Singuliers dans leur différence, ils ont trouvé un langage commun : celui d’un cahier de dessin dans lequel ils se racontent leurs secrets.
Jacques Trémintin
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