N° 1016 | Le 28 avril 2011 | Mireille Roques | Critiques de livres (accès libre)
Depuis quatre ans, une petite maison d’éditions, Le passager clandestin, élabore un catalogue exigeant, ancré dans une opposition résolue à la politique libérale et aux dérives liberticides du pouvoir. Désobéir est l’un des titres phares de ces collections : un programme en soi, décliné en plusieurs thèmes, sous la houlette de Xavier Renou, par ailleurs porte parole du Collectif Les désobéissants. On connaît ce collectif activiste et non-violent pour ses manifestations d’une salutaire insolence.
Dans le dernier opuscule de Désobéir, ce sont des représentants de L’Appel et la Pioche, de Jeudi noir et d’AC ! qui s’attaquent à un sujet ô combien actuel : la précarité. La première partie récapitule les atteintes qui, ces dernières années, ont marqué le monde du travail et la précarisation des chômeurs, les « fins de droit » rejoignant les travailleurs au noir, les stagiaires, les intermittents, les handicapés, les personnes âgées et les bénéficiaires du RMI ou du RSA…
Suit une petite histoire de la désobéissance, où l’on voit se créer dans les années 70 les premiers comités de chômeurs, comités puis mouvement national. Les organisations mobilisent, forcent le pouvoir à revoir sa copie et entraînent dans leur protestation les agents de Pôle emploi, dernier avatar de la politique néolibérale. Les précaires, les sans-papiers, les stagiaires se manifestent à leur tour et la cruciale question du logement occupe bientôt le devant de la scène. Des mouvements comme Droit au Logement, Les enfants du canal ou Jeudi Noir multiplient des actions très médiatisées et parviennent à rendre le sujet incontournable, obtenant une victoire non-négligeable avec le vote de la loi Dalo.
Enfin, le livre se clôt par quelques pistes pour agir : occupations diverses, journées blanches, interventions dans les lieux d’emploi de précaires, squats. En postface : des textes, livres, revues et sites internet de références… Pour approfondir le sujet et, pourquoi pas, passer du côté des désobéissants.
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