Diplômes au grade licence : les professionnels divisés sur la non-rétroactivité
« Malgré les promesses, on s’est moqué de nous, d’autant plus que c’est la dernière action de notre secrétaire d’Etat avant son départ. Je ne ressens pas de la colère mais de la rage ». Président de l’Organisation nationale des éducateurs spécialisés (ONES) Jean-Marie Vauchez ne digère toujours pas l’annonce faite par Ségolène Neuville.
La secrétaire d’État expliquait en effet le 21 mars que la décision était prise de passer en niveau II les diplômes d’Assistant de service social (ASS), de Conseiller en économie sociale et familiale (CESF), d’Educateur de jeunes enfants (EJE), d’Educateur spécialisé et d’Educateur technique spécialisé. Car cette réévaluation revendiquée depuis des années, qui ne s’appliquera qu’à partir de 2021 pour les entrants en formation en 2018, s’accompagne d’une restriction : la non-rétroactivité.
Mauvais procès ?
De son côté, l’Association nationale des assistants de service social (ANAS), pourtant fer de lance de cette revendication, se félicite de cette reconnaissance du niveau licence et considère que le débat sur la non-rétroactivité comme « un mauvais procès ». « La déception est à la hauteur de l’espoir, mais il y a un malentendu : il n’y a jamais eu d’engagement sur la rétroactivité, affirme Anne-Brigitte Cosson, présidente de l’Anas. On peut toujours protester, mais il n’y a plus personne pour nous entendre. Gardons notre énergie pour négocier avec le prochain gouvernement, et trouver des passerelles pour que les anciens diplômes soient reconnus. »
Révision des référentiels
Pour permettre à la réforme de se mettre en place à la rentrée 2018, les travaux de révision des référentiels de compétences, de formation et de certification vont s’ouvrir le 18 avril et se prolonger jusqu’en fin d’année. L’ONES et l’ANAS sont censées participer à cette réflexion. « L’ONES ne veut pas siéger dans une instance où toutes les négociations se font en coulisse, s’insurge Jean-Marie Vauchez. Je ne comprends pas le revirement de l’Anas, si l’on veut agir pour nos métiers, il faut savoir garder de l’indépendance vis à vis du pouvoir ».