N° 835 | Le 5 avril 2007 | Patricia Delage | Critiques de livres (accès libre)
Travailler dans le cadre de l’aide sociale à l’enfance pose le principe de la substitution des parents et de la protection des enfants. Travailler non plus contre les familles mais dans une relation d’aide, entre familles naturelles, familles d’accueil et enfants placés. Assistante sociale de formation, l’auteure de ce court ouvrage transmet des éléments de vingt ans de pratique. La question douloureuse du retrait des enfants aux familles naturelles est traitée avec beaucoup d’humanité. Des récits poignants qui servent de point de départ à l’élaboration d’une posture professionnelle.
La formation des assistantes maternelles et le recrutement des familles d’accueil, au-delà du rappel historique inévitable, assurent le socle commun et explicitent le titre de l’ouvrage. Que ce soit pour une petite fille maltraitée, pour un enfant dont les parents sont incarcérés,… chaque situation posée est autant de sujet abordé dans sa dimension juridique, sociale et éducative. Les relations entre le service de placement et le juge pour enfants, les relations avec les familles d’accueil, la prise en compte de la parole de l’enfant, sont abordées de manière très personnelle.
L’ensemble de l’ouvrage est pertinent mais le choix de la forme très impliquée personnellement, écrite à la première personne, d’un style direct et d’un vocabulaire simple voire familier, réduit considérablement la portée des thèses défendues. On a le sentiment de lire ce que l’on aurait pu voir ou entendre dans certaines émissions de télévision. Cela dit, il n’en reste pas moins un témoignage fort du quotidien de l’aide sociale à l’enfance et des difficultés de placement dans toutes ses composantes.
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