N° 1239 | Le 13 novembre 2018 | Jacques Trémintin | Critiques de livres (accès libre)
Il faut se méfier de tous ces discours qui diabolisent les images dont nous sommes bombardés en permanence via les écrans qui ont envahi nos vies, nous met en garde Michel Stora. Loin d’être systématiquement nocives, elles peuvent aussi devenir un médiateur de la relation ou nous permettre de nous libérer de la rétention de nos émotions, par identification projective.
Derrière chaque jeu vidéo, il n’y a pas qu’addiction et violence. Il y a aussi une interface entre l’équilibre narcissique et la maîtrise de l’objet permettant d’évacuer le trop plein d’agressivité ou de trouver un cadre, des règles et des limites pas toujours présentes dans la réalité. Derrière toute discussion par chat, il n’y a pas que pédophilie et mauvaises rencontres. C’est aussi une cour de récréation et de recréation où chacun répète quelque chose de son histoire et de ses compulsions. Derrière tout blog, il n’y a pas que des vieilles blagues de potaches ou des médisances. C’est aussi un espace exutoire accueillant une expression potentiellement libératrice.
Le virtuel peut jouer un rôle thérapeutique. Il ne faut pas confondre la violence des images avec la violence d’une société qui se targue de « tout dire » et de « tout montrer » et où ces images sont devenues un repère culturel inévitable. Mieux vaut plutôt nous donner à chacun la possibilité de digérer cet afflux.
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