Exil : la droite en a rêvé, M. Macron le fait
Dans le pays des droits de l’Homme, la journée internationale des migrants ce 18 décembre est placée sous le signe de la régression. Après la présentation de la circulaire du 12 décembre visant à mettre en place des équipes mobiles pour contrôler les personnes étrangères hébergement en centres d’accueil, une réunion ministérielle vendredi a confirmé, selon Le Monde, la « ligne dure » du gouvernement. Répression policière, refus d’entrées sur le territoire, accélération des expulsions : le projet de loi sur l’immigration qui doit être discuté au Parlement au printemps, marque pour le quotidien du soir « une politique migratoire d’une dureté sans précédent ».
« Défaillance nette » de l’État
Les associations sont très fortement mobilisées : les 470 collectifs locaux et nationaux qui ont lancé les États généraux des migrations en novembre devraient se faire entendre toute la journée. Elles ont aussi saisi le Défenseur des droits contre la remise en cause de l’inconditionnalité de l’accueil. Sur France Inter, Jacques Toubon taxait dès ce matin la politique migratoire de « défaillance nette par rapport au respect des droits fondamentaux ». Il précisait également avoir alerté le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, qui « n’a rien répondu pour l’instant », sur la circulaire du 12 décembre.
Hier, dans une tribune publiée par Le Monde, sept maires de grandes villes, dont Martine Aubry (Lille) et Alain Juppé (Bordeaux), ont dénoncé le manque de moyens mis à disposition par l’État pour l’accueil des personnes exilées. Hier encore, une cordée solidaire réunissant 300 personnes s’est engagée vers le col de l’Échelle, dans les Hautes-Alpes, où de nombreuses personnes et mineurs en exil s’aventurent malgré le froid, la neige, le danger de mort. Hier toujours, le Président de la République, déambulant dans l’Élysée dans le cadre d’un exercice de communication diffusé sur France 2, et enregistré en milieu de semaine, ne disait pas un mot de cette actualité.