Faits d’hiver

Élie est veuf depuis que Marcelle s’est affaissée d’un seul coup, tombant la tête la première dans la tarte qu’elle était en train de préparer : crise cardiaque. Depuis, il a perdu le goût de vivre. Sa réserve de bois, il a mis du temps à l’accumuler : couper, débiter, fendre et ranger, rondin par rondin, choisissant chaque bûche pour équilibrer le tas. Et puis il y a la famille de Tony, tout droit arrivée du Nord. Sans le sou. Des « cas soc’ » comme on dit au village. Son logement a d’abord été meublé avec des cageots, bientôt remplacés par de vieux meubles récupérés à la déchetterie. Mais l’hiver, il fait froid. Le budget chauffage, y en a pas. Alors, Tony a commencé à aller se servir dans la réserve de bois d’Élie. Quelques bûches d’abord, puis de plus en plus. Sauf que le vieux monsieur est bien décidé à ne pas se faire dépouiller. Un soir, il arme son fusil. Un coup de feu retentit. La tragédie s’accomplit. Mais pas celle que l’on imagine. Drame de la solitude contre drame de l’extrême pauvreté, Cathy Ribeiro nous invite à vivre chaque personnage dans le récit de leur (sur)vie.