N° 1141 | Le 15 mai 2014 | Jacques Trémintin | Critiques de livres (accès libre)
La triple crise de financement, d’efficacité et de légitimité que connaît l’État providence a fortement bouleversé l’action sociale. Sa refondation a été le produit d’une logique descendante, venant d’en haut ; les politiques nationales impulsant de multiples dispositifs d’insertion et de médiation, de procédures et de gestion. Mais elle a aussi été marquée par les initiatives montantes, venant du bas, prises dans le cadre du développement local. Les nouveaux objectifs fixés au travail social relèvent tant d’objectifs de productivité quantifiables et de qualité évaluable, que d’intégration de la dimension territoriale et partenariale ou de reconnaissance de la place nouvelle donnée aux usagers. Une fonction a émergé à la conjonction de toutes ces mutations : celle de l’ingénierie sociale.
Le savoir-faire déployé peut se répartir en trois domaines. C’est, d’abord, la réalisation de diagnostics permettant d’analyser les risques et les fragilités tout autant que les potentialités, les besoins et les ressources d’un territoire. C’est, ensuite, le montage d’un projet d’intervention qui hiérarchise les objectifs opérationnels et définit un programme d’action. C’est, enfin, l’évaluation partagée qui donne de la valeur à ce qui a été mené, en identifiant les manques et les faiblesses et en les inscrivant dans un processus d’amélioration continue. Mais la résolution des problèmes sociaux ne pouvant être réductible à la seule expertise technique, émerge la forte nécessité d’une gouvernance démocratique et territoriale s’appuyant largement sur des compétences collectives. L’auteur présente toute une série d’outils conceptuels susceptibles de satisfaire tant à l’élaboration de la méthodologie de projet qu’à l’expression citoyenne : l’innovation sociale, la recherche action, la participation, l’observation sociale, le travail en réseau et l’évaluation partagée.
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