N° 635 | Le 26 septembre 2002 | Jacques Trémintin | Critiques de livres (accès libre)

La relation d’aide

Luc Tremblay


éd. Chronique Sociale, 2001, (192 p. ; 18,29 €) | Commander ce livre

Thème : Pratique professionnelle

Les éditions Chronique Sociale nous proposent ici un manuel en provenance du Québec qui s’intéresse à celles et ceux qui sont désignés Outre-Atlantique comme des techniciens en éducation spécialisée. L’auteur y présente la dynamique d’une profession dans ce qu’elle a de central : la relation d’aide. Cet ouvrage intéressera tout lecteur (étudiant ou professionnel confirmé) qui désire (re) travailler sur les compétences de base du métier. Il précise d’abord les objectifs de l’intervention.

Ce dont il s’agit, c’est bien de favoriser les possibilités d’adaptation : permettre de se débrouiller tout seul ou en faisant appel à d’autres, de composer avec les exigences de la réalité et réussir à répondre à ses besoins de façon satisfaisante. Mais c’est aussi permettre d’atteindre le plus haut degré d’autonomie (ce qui implique non de faire à la place, mais d’accompagner pour aider à faire ses propres choix).

Pour réaliser ces objectifs, l’outil principal réside dans la relation interpersonnelle. Un certain nombre de qualités sont nécessaire : capacités d’écoute et à entrer en relation, à s’adapter rapidement et à savoir discerner les besoins des personnes au-delà de leur demande initiale, mais aussi à maîtriser ses émotions. Car être disponible aux autres signifie se connaître suffisamment soi-même pour réussir à identifier ses propres zones de fragilité, ses limites, les projections que l’on fait à partir de son histoire personnelle et familiale ainsi que les comportements que l’on adopte et qui sont directement liés à ses propres difficultés non résolues.

C’est cette compréhension de soi-même qui facilite les attitudes professionnelles : le respect (croire en la dignité de tout être humain, en son caractère unique, en son droit de choisir et en ses potentialités à y arriver à sa façon), l’authenticité (rester soi-même, franc et honnête), la capacité à recevoir les émotions de l’autre, tout en gardant la distance nécessaire, accepter la confrontation ? La relation d’aide peut être ponctuelle, pour répondre à une difficulté passagère : tout un chacun la pratique dans son quotidien, à un moment ou à un autre. Elle peut être thérapeutique : il s’agit là d’amener un changement dans la personnalité. La relation d’aide éducative, quant à elle, intervient dans l’ici et le maintenant. Elle peut se définir comme un processus en six étapes : créer tout d’abord un lien de confiance, ensuite écouter et observer, démontrer de la compréhension, identifier le besoin d’aide, amener la personne à reconnaître et à accepter son besoin, enfin, soutenir la personne dans l’action.

Pour illustrer ses explications, Luc Tremblay propose de nombreux exercices, grilles de lecture, schémas de compréhension, tests d’auto-connaissance etc. qui font de son ouvrage un document à la fois théorique et pratique qui peut être conçu comme un outil de formation très utile.


Dans le même numéro

Critiques de livres

Clément Pichaud

Vivre une relation d’aide