Le 115 : 55% des appelants restent à la rue
Au cœur du printemps, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a publié son baromètre du 115. Le recensement réalisé entre novembre 2016 et mars 2017 dans 45 départements révèle que plus de 71 000 personnes ont sollicité le numéro d’urgence, soit 7% de plus que l’an dernier. La hausse est particulièrement sensible chez les jeunes de 18 à 24 ans (+12%).
Gestion urgentiste
Si le recours à l’hébergement d’urgence diminue de 4% d’une année sur l’autre, les attributions vers l’hôtel et les places hivernales grimpent respectivement de 25% et 6,5%. La réponse à l’augmentation de la demande passe donc toujours par une gestion urgentiste privilégiant les réponses temporaires et précaires, une mise à l’abri sans accompagnement. Lancé en 2015, le plan de réduction des nuitées hôtelières visait pourtant à réduire, d’ici à 2017, de 10 000 les nuitées consommées annuellement et la création de 13 000 places alternatives à l’hôtel sur trois ans. Le compte n’y est pas, mais à la veille d’un changement de gouvernement, qui rendra des comptes ?
Faute de solution, moins d’appels
En attendant, vu le manque de places disponibles, de plus en plus de sans domiciles renoncent à composer le 115, comme le montre une enquête menée sur deux jours en partenariat avec la Fédération Nationale des Samu Sociaux pour compléter cette étude. Parmi les 1 300 ménages rencontrés par 90 maraudes les 8 et 9 mars dans 42 départements (hors Paris), 67% n’avaient pas sollicité le 115 pour une solution d’hébergement. 71% étaient en situation d’errance depuis plus d’un an.