N° 1199 | Le 19 janvier 2017 | Jacques Trémintin | Critiques de livres (accès libre)
Impulsivité, ennui chronique, mauvaise conduite, manque d’attention, décisions illogiques, imprudences… le lecteur aura reconnu certaines attitudes de nos ados. Et si, au lieu de minimiser, ridiculiser, critiquer et désapprouver leurs comportements, nous apprenions à nous mettre à leur place et voir le monde avec leurs yeux ? Car c’est une erreur que d’assimiler leur cerveau à la neurobiologie adulte.
Si leur développement physique et hormonal peut faire illusion et leurs capacités d’apprentissage et de mémorisation atteindre un pic qu’ils ne retrouveront jamais plus par la suite, ils restent largement perfectibles en matière d’autodiscipline, de persévérance et de gestion des émotions. À l’adolescence, 80 % du cerveau est câblé, les 20 % restant ne l’étant définitivement qu’au début de l’âge adulte. Or, cette maturation tardive concerne justement le cortex frontal et préfrontal, siège du jugement, de la clairvoyance et du contrôle des impulsions. Ce qui explique les sautes d’humeur, le caractère irritable, impulsif et explosif, la difficulté à se concentrer et à aller au bout d’une activité, les conduites à risque et la fragile résistance à la tentation ainsi que les problèmes de communication avec les adultes.
Il faut infiniment plus de temps à l’adolescent qu’à l’adulte pour savoir quand ne pas faire quelque chose. En cas de danger, le cortex préfrontal de l’adulte s’active chez l’adulte permettant d’évaluer raisonnablement la menace. Chez l’adolescent se sentant en péril, c’est l’hippocampe et l’amygdale qui réagissent provoquant des réactions d’émotivité et d’impulsivité. Au fur et à mesure de la myélinisation de la partie postérieure de son cerveau, le petit d’homme parvient à mieux traiter les informations en provenance de ses sens.
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