N° 1183 | Le 14 avril 2016 | Jacques Trémintin | Critiques de livres (accès libre)
Le travail de l’éducateur spécialisé est composé d’une multitude de « petits bricolages », de « miracles furtifs » et autres « trouvailles éducatives » venant répondre à l’impossibilité d’anticiper les comportements et les réactions des publics accompagnés. Il s’agit pour le professionnel de s’adapter et d’innover face aux situations qu’il rencontre : faire un pas de côté, prendre un risque, se décaler pour réussir à trouver la bonne réponse, sans que cela ne soit toujours simple de réinventer un donné.
Cette créativité est à chaque fois singulière, ne peut être généralisée et nécessite un renouvellement permanent. Car ce qui fonctionne à un moment, ne sera pas forcément efficient la fois suivante. Il n’est jamais facile, même si c’est là le cœur du métier, de mobiliser de manière adaptée ce savoir-faire.
François Hébert nous propose une tentative de modélisation de ces « petits riens » concrets que personne n’a jamais pensé à répertorier. Il ne cherche pas à formaliser des recettes, mais bien à faire sortir de l’ombre l’ingéniosité quotidienne des professionnels. C’est donc sous la forme d’un Tarot, jeu comportant 21 cartes d’atout, que l’auteur présente toute une série de stratégies à mettre en œuvre pour contourner les difficultés rencontrées. Trois séries sont déclinées : sortir du tête à tête en utilisant les ressources extérieures à la relation duelle (en jouant sur les espaces ou les ressources culturelles du milieu d’origine) ; utiliser les médiations (tels les ateliers, le jeu ou l’imaginaire) ; miser au contraire sur la rencontre directe (par l’écoute active, la reformulation positive ou le contrat).
Rien de bien nouveau, chacun retrouve ici des astuces qu’il a déjà utilisées mais qui, pour une fois, sont valorisées. À noter, les deux chapitres dédiés à l’accompagnement spécifique de l’autisme et de la psychose.
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