N° 1209 | Le 8 juin 2017 | Jacques Trémintin | Critiques de livres (accès libre)
Après seize ans d’exercice du métier d’assistante sociale, Charline Olivier a choisi de prendre la plume, pour écrire son quotidien. Démarche qu’on ne peut que valoriser, tant sont rares les récits des travailleurs sociaux. Cet ouvrage constitue autant une démarche cathartique face un vécu éprouvant, qu’un précieux témoignage sur l’utilité sociale d’une profession qui apparaît comme l’un des derniers relais de la misère, de la détresse et l’innommable.
C’est l’impuissance face à Max, abîmé dès la naissance par les excès d’héroïne et d’alcool de sa mère, vivant un parcours chaotique au point d’être happé à l’adolescence par une carrière délinquante, n’ayant d’autres figure d’identification que des adultes dealers ou toxicomanes. C’est l’effarement lors de la visite de l’appartement de madame Martin recouvert d’immondices et de détritus alimentaires, des sacs poubelle éventrés jonchant le sol. C’est la déstabilisation face à Dilniye, jeune femme d’à peine 31 ans qui attend son septième enfant.
Pour l’auteur, confrontée comme toutes ses collègues aux contraintes budgétaires qui torpillent les services publics et induisent l’injonction d’avoir à en faire toujours plus avec moins, ce qui compte avant tout c’est la rencontre unique et singulière avec une personne qui a besoin d’aide et l’écoute, l’accompagnement et l’appui à lui proposer comme première et invariable réponse.
Dans le même numéro
Critiques de livres