N° 909 | Le 11 décembre 2008 | Patricia Delage | Critiques de livres (accès libre)
Le décret du 2 mars 2006 a substitué le diplôme d’État d’aide médico-psychologique à l’ancien certificat d’aptitude aux fonctions d’AMP créé en 1992. Cette réforme ouvre ainsi à la validation des acquis de l’expérience, comme tout diplôme d’État, avec la création des référentiels diplômes. Le cœur de métier de l’AMP reste l’accompagnement de populations dépendantes en institutions comme les EHPAD ou les maisons d’accueil spécialisé. La spécificité du métier d’AMP tient dans l’articulation entre l’accompagnement au quotidien et la relation éducative, liée en partie à l’histoire de la profession. « Le quotidien du résident devient celui du professionnel de l’AMP, du soignant. La prise en charge se situe à l’intersection des deux vies. Chaque histoire se nourrissant de l’autre pour en faire une troisième ».
L’activité de l’AMP renvoie à la nécessité de mettre en mots l’action, à rendre visible ce qui n’est pas présentable comme le handicap, la vieillesse, la mort et permettre à une catégorie de personnes de s’inscrire dans la communauté humaine : « en parler c’est déjà leur donner une existence sociale. » La fonction de l’AMP requiert des capacités personnelles de relation à l’autre, de confrontation aux actes répétitifs au quotidien et d’une certaine maîtrise de soi. Il faut aussi accepter la double contrainte d’être bien traitant et la cause de douleur due aux soins nécessaires à effectuer dans le cadre de la prise sanitaire notamment. L’accompagnement s’entend dans le rapport aux familles, dans le partage d’informations où professionnels et parents fabriquent « un maillage chaleureux et protecteur pour la personne handicapée ».
L’alternance de témoignages et de réflexions donnent, dans ce numéro, une approche très intéressante de la profession d’AMP pour s’interroger sur le « prendre soin de qui, de quoi, comment et pourquoi ? ».
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