N° 1304 | Le 2 novembre 2021 | Par Jérôme Corderet, porteur d’un handicap, et citoyen comme les autres | Espace du lecteur (accès libre)
Il est n’est pas si fréquent qu’une revue de travailleurs sociaux donne la parole à une personne accompagnée. C’est bien dommage. À preuve ces deux contributions du même auteur.
Je trouve que le médico-social ressemble de plus en plus à une multinationale qui manipule les prix de journée qui, tout rassemblés, représentent trois ou quatre millions par an. Dans l’avenir, il n’y aura plus de petites assos ; ça sera tout mangé par un des trois gros, parce que, plus ils sont gros, plus ils peuvent peser sur la logique financière des Conseils généraux, des ARS etc. Et moi, ce qui m’embête dans cette histoire, c’est qu’on manipule des personnes un peu comme des cartons : on remplit des centres là où il y a de la place. Et on monte dans le train et on ne regarde plus si la personne correspond au projet d’établissement, ni si le projet d’établissement correspond à la personne. Et je trouve qu’il y a moins d’humanité, on pense à la rentabilité en premier, les nouvelles directions étant conditionnées par la rentabilité et non par l’humanité. Et en plus, on mélange tout type de handicap, physique et psychologique. C’est difficile d’arriver à les intégrer. Il faudrait peut-être que les gens qui organisent tout ça pensent qu’on est humain, avec des envies, des passions et fabriquent des petites cellules où on parlerait moins de prix de journée et plus d’humanité. Ça nous ferait plaisir.
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« Être citoyen, c’est aussi avoir sa place dans la file d’attente » du même auteur