Paris • Suspension des actions associatives dans les campements
« Depuis plus de trois ans, un cycle infernal fait de campements, de démantèlements, de dispersions et de harcèlements se développe dans le Nord-Est de Paris et son immédiate périphérie avec, à chaque fois, une violence accrue ». Dans un communiqué commun, près d’une vingtaine d’associations et de collectifs – dont Médecins du Monde, Comede, collectif Solidarité Migrants Wilson, Utopia 56, Vestiaire des migrants, Secours catholique… - qui interviennent auprès de ces personnes annoncent la suspension de leur activité le 9 avril pour dénoncer une situation dramatique qu’elles jugent désormais plus tenable.
Quelques jours plus tôt, le 26 mars, la maire de Paris Anne Hidalgo avait interpelé l’État et exiger un « plan d’urgence ». La mairie évalue entre 700 et 1200 le nombre de personnes vivant actuellement dans ces campements. Depuis la fin de la « bulle », centre humanitaire mis en place par la mairie de Paris, objet de nombreuses critiques, l’État a mis en place des maraudes censées orienter les personnes vers les nouveaux centres d’accueil et d’évaluation des situations (CAES). Un système sous dimensionné et inefficace selon la maire de Paris.
Les associations ne veulent plus « suppléer un gouvernement et un État défaillant » et savent que leurs actions, distribution de repas, de vêtements, de duvets, de tentes, mais aussi consultations médicales, consultations d’accès aux droits… servent à maintenir un semblant de paix sociale. Or, elles considèrent désormais que l’action de l’État « confine à une mise en danger délibérée des personnes ».
Elles demandent : la mise à l’abri d’urgence et inconditionnelle des exilés mais aussi une continuité de cet hébergement quelle que soit la situation administrative des personnes, un accès aux procédures de demande d’asile, y compris pour les personnes sous procédure Dublin et le lancement d’une réflexion collective pour trouver une solution pérenne à la situation de crise actuelle. Enfin, en attendant, elles demandent l’arrêt des violences policières, des confiscations et destructions de matériels, l’accès à l’eau et à des sanitaires dans les campements.