N° 1245 | Le 19 février 2019 | Jacques Trémintin | Critiques de livres (accès libre)
On a connu le juge des enfants, le militant des droits des mineurs, l’infatigable artisan associatif. Voilà le patriarche porteur d’une sagesse bienvenue.
L’enfant n’étant pas un être achevé, ni un adulte en miniature, il n’a pas la même capacité à distinguer le bien et le mal, ni à mesurer les conséquences de ses actes, répète-t-il inlassablement. Pas étonnant que la jeunesse renvoie en miroir la violence avec laquelle la société la traite si souvent. Inutile d’accuser l’auteur de laxisme ou de complaisance. Comme magistrat, il a incarcéré plus d’un jeune délinquant. Mais l’auteur rappelle le rôle novateur joué par les juges, nombre de leurs jugements avant-gardistes ayant été par la suite officialisés par le législateur. Son constat est malheureusement sans appel : le champ de la prévention ne cesse d’être laminé au profit de la répression. Au mantra « pas d’acte sans sanction », il préfère « pas d’acte sans réaction », et de préférence éducative.
Articulant des illustrations issues de sa longue expérience, avec des sujets en prise avec l’actualité récente, il prend position, tant sur la parole de l’enfant que sur la relaxe récente de deux adultes jugés pour des relations sexuelles avec des mineures de 12 ans, ou encore sur le statut des enfant conçus par GPA. Un regard distancié et avisé apporté par celui dont la parole est souvent écoutée, mais pas suffisamment entendue.
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