N° 1320-21 | Le 28 juin 2022 | Critiques de livres (accès libre)
Ce qui ne me tue pas me rend plus fort
Elles sont infirmière, cadre bancaire, couturière, formatrice, éducatrice spécialisée, assistante de service social, informaticienne… Elles partageaient la même conception de leur travail : passionnées, perfectionnistes et imprégnées de toute-puissance. Jusqu’au jour où les crises de panique, les sueurs froides et les douleurs musculaires ont commencé à s’emparer d’elles. Elles pensaient dépasser ces premiers troubles. Mais, très vite, elles ont été emportées dans un effondrement lent et profond, durable et cataclysmique. Elles ont craqué, non parce qu’elles étaient trop faibles mais parce qu’elles avaient été trop longtemps trop fortes. Des nausées, des insomnies et des céphalées ; des mâchoires douloureuses, une nuque raide et des courbatures ; une anxiété, hypersensibilité et irritabilité ; une lassitude, démotivation et perte d’investissement ; des difficultés à mémoriser, à se concentrer et à anticiper… les symptômes sont multiples. Huit d’entre elles acceptent d’intégrer un groupe de parole initié par deux assistantes de service social de la CARSAT. Elles y trouvent une écoute et une compréhension, une reconnaissance et une solidarité particulièrement soutenantes dans leur reconstruction. Les liens forts qu’elle ont créés se prolongeront dans ce livre de témoignages, véritable thérapie par l’écriture, et la création d’une association destinée à mutualiser leur expérience salvatrice.
Jacques Trémintin
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