N° 1212 | Le 7 septembre 2017 | Jacques Trémintin | Critiques de livres (accès libre)
Comme pédopsychiatre, Nicole Catherine en voit passer dans son cabinet des enfants vivant difficilement leur scolarité. Son livre commence par présenter le cheminement allant de la maternelle jusqu’au lycée, en dressant un diagnostic lucide de l’École. Bruit incessant ou silence pesant, lassitude et ennui récurrents, certains élèves plus rapides que d’autres se désintéressant, quand d’autres ont du mal à suivre, plafond de verre socioculturel entre des enseignants et leurs élèves (il ne suffit pas d’être savant pour savoir enseigner) : le paysage de la classe n’est guère motivant.
Sans compter le changement de paradigme de l’apprentissage qui nous a fait passer d’une société du savoir (l’acte d’apprendre plaçant l’enseignant au cœur) à une société de la connaissance (multiplicité des sources d’informations) dont l’École n’a pas vraiment pris la mesure. Si les élèves les mieux armés sont ceux qui ont acquis une sécurité intérieure structurée autour de liens relationnels souples et solides avec leur entourage, certains enfant et adolescents souffrent à l’École.
L’auteure décrit avec précision les difficultés rencontrées : de la phobie scolaire au harcèlement, en passant par le décrochage, elle se garde bien d’en réduire les causes, privilégiant une approche multidimensionnelle, détaillant les facteurs d’ordre individuel, familial mais aussi scolaire qui y mènent.
Dans le même numéro
Critiques de livres
Patricia Mercader, Annie Léchenet, Jean-Pierre Durif-Varembont, Marie-Carmen Garcia