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Stratégie pauvreté • Des contreparties épineuses

Au moment où les acteurs régionaux de la stratégie pauvreté se réunissaient à Paris à l’occasion d’une table ronde, le premier ministre Édouard Philippe relançait le débat sur la question d’une éventuelle contrepartie demandée aux allocataires de solidarité. Question « explosive » selon ses propres dires.

« Cancer »

Mais il ne fait que ressortir un vieux serpent de mer notamment défendu par certains députés Les Républicains qui, à l’image de Laurent Wauquiez, n’hésitent pas de parler de « cancer de l’assistanat ». La question resurgit aussi à l’occasion du grand débat et fait partie des sujets cités sur la plateforme internet. Selon un « sondage » publié par le Figaro, sur 65 000 internautes, 73% pensent qu’il faut instaurer une contrepartie aux différentes allocations de solidarité.

Faire payer les pauvres

L’initiative politique répondrait-elle donc seulement à une volonté populaire de faire « payer les pauvres » ? Certains départements s’y sont essayés, à l’image du Haut-Rhin qui demande sept heures de bénévolat hebdomadaires à ses bénéficiaires du RSA. Cette mesure très controversée a été validée par le Conseil d’État, sous réserve de contribuer réellement à une meilleure insertion professionnelle du bénéficiaire.

Et le non-recours ?

Quels sont les risques de telles mesures ? Le collectif Alerte, réunissant 37 fédérations et associations nationales de lutte contre la pauvreté et l’exclusion y voit un risque de stigmatisation et de défiance vis-à-vis des plus précaires. Une telle politique pourrait en effet alimenter le vieux mythe du pauvre oisif, qui profite de ces prestations sans chercher de travail. Le collectif Alerte demande au gouvernement de lutter plutôt contre le non-recours à ces aides et de faciliter le retour à l’emploi, ce que souhaiterait l’immense majorité des bénéficiaires des minima sociaux.

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