Tirs à boulets rouges sur le budget 2017 de la Justice
Malgré une augmentation de 320 millions d’euros, le budget 2017 de la Justice, présenté fin septembre par le Garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, suscite de nombreuses critiques au sein des Services pénitentiaires insertion et probation (SPIP).
Si l’UFAP UNSA Justice salue la rallonge budgétaire, le syndicat déplore sa répartition et réaffirme que « les SPIP se refusent à rester, encore et toujours, sur la paille… » Le premier syndicat de l’administration pénitentiaire rappelle que « les différentes structures pénitentiaires sont devenues de véritables pétaudières tellement la surpopulation pénale y est importante » et dénonce une précarisation du personnel d’insertion et de probation.
De son côté, la CGT insertion-probation constate qu’avec un budget total de 6,9 Milliards d’euros, « la France est loin, très loin, d’atteindre la position des ministères de la justice les mieux dotés en Europe et souffre toujours d’un service public de la Justice exsangue ». D’autant que cette somme doit être amputée de 1,153 milliard d’euros pour l’achat de terrains permettant de créer 10 000 nouvelles places de prison, comme l’a annoncé le gouvernement.
Une impasse « coûteuse et inefficace »
Cette politique du « tout carcéral » avait pourtant été fermement dénoncée quelques jours auparavant dans un communiqué, signé notamment par le Syndicat de la magistrature : « À l’heure où plusieurs de nos voisins européens ferment des prisons, où les États-Unis réalisent que l’incarcération de masse les a menés dans une impasse coûteuse et inefficace, la France, elle, fait le choix d’une continuité aux coûts économiques, sociaux et humains exorbitants ».
Les choix budgétaires ne s’orientent donc pas vers la prévention, l’accompagnement et le suivi en milieu ouvert, au grand dam des professionnels du secteur.