N° 1110 | Le 20 juin 2013 | Jacques Trémintin | Critiques de livres (accès libre)
Tout ce que vous avez voulu savoir sur les Sessad a de grandes chances d’être dans cet ouvrage particulièrement limpide et fort bien écrit. L’auteure présente leur évolution et détaille leur activité à partir de nombreuses vignettes cliniques.
Depuis l’apparition de la première structure, créée à l’initiative de l’APF (association des paralysés de France) et officialisée dans un décret de 1970, bien du chemin a été parcouru. Au nombre de 279 en 1987, ils étaient 1466 en 2010. Fonctionnant seuls ou comme partie prenante d’un plateau technique plus vaste, ces services constituent un dispositif complexe, ayant pour fonction de compenser les difficultés rencontrées tant par les parents que par les structures collectives, pour répondre aux besoins des enfants ou des adolescents avec handicap mental.
C’est bien à des besoins qu’ils répondent et non à des attentes ; leur intervention étant précédée d’une évaluation et déterminée par une décision de la MDPH (maison départementale des personnes handicapées). Un projet individuel de prise en charge est élaboré en étroite collaboration avec les parents, dont la place reste centrale dans le développement des capacités de socialisation, d’autonomie, d’intégration et d’insertion de leur enfant.
En aucun cas les Sessad n’ont pour vocation de faire à leur place. La rencontre entre les professionnels et les parents doit pouvoir se traduire par une véritable alliance permettant, dans chaque situation, d’analyser précisément la spécificité de la déficience à l’œuvre, l’histoire individuelle et l’environnement familial de l’enfant. L’objectif est ensuite de déterminer comment réussir à travailler à l’amélioration de son mieux-être, à sa meilleure adaptabilité aux situations de la vie courante, à développer son autonomie, à faire émerger de nouvelles compétences comportementales et relationnelles et à élaborer des stratégies de substitution quand celles-ci n’apparaissent pas, enfin, à susciter l’estime de soi.
Brigitte Jumeau décrit longuement un dispositif sophistiqué composé d’approches multiples mais complémentaires, en interaction permanente, la présence du référent coordonnateur constituant un maillon essentiel pour garantir la cohérence de cette interdisciplinarité. Une action éducative d’abord, l’éducateur aidant l’enfant dans l’acquisition d’un savoir-faire et d’un savoir-être ; thérapeutique ensuite, qui ne saurait se réduire au seul accompagnement psychologique et pouvant tout autant être de l’ordre de la psychomotricité ou de l’orthophonie ; pédagogique enfin, les éventuels enseignants spécialisés présents pouvant intervenir en appui de leurs collègues ou de l’enfant.
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