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La femme que je suis a toujours écrit, depuis toute petite. D’ailleurs il semblerait que mes pérégrinations rédactionnelles aient trouvé écho puisqu’elles sont publiées ! Ma formation m’a ensuite obligée à me pencher sur les écrits professionnels, genre éloigné du style littéraire que je pratiquais jusqu’alors. Puis les années passant sur le terrain, je n’ai eu d’autres moyens que d’écrire sur mon temps personnel afin d’extérioriser un trop-plein d’émotions vécu dans le cadre professionnel.
Un jour, j’ai contemplé les différents fichiers présents sur mon ordinateur et me suis aperçue qu’ils contenaient un nombre grandissant de tergiversations auxquelles je me prêtais volontiers, mais qui ne trouvaient pas de destinataire. Un soir, l’élan d’un apéro et le rappel de conversations passées m’ont poussée à partager mes écrits et ont guidé mes doigts pour rédiger un mail – contenant certains de mes textes – à destination de quelques revues spécialisées. J’ai été extrêmement surprise des réponses positives qui en ont découlé. Vous voilà donc en train de me lire depuis un an.
Alors, en tant qu’assistante sociale, je suis rompue à la rédaction de notes sociales, de rapports sociaux, d’évaluations, d’informations préoccupantes, de comptes-rendus de réunion, de rapports d’activité, etc. Par ce biais, j’ai appris à faire passer des idées, à décrire une analyse, à lier de la théorie à de la pratique, néanmoins ce genre d’écrits ne s’adresse qu’à des travailleurs sociaux ou des cadres du même secteur et n’ont d’autres objectifs que d’améliorer la situation ou la considération des personnes accompagnées.
Avec les années, des questionnements, tout comme des réflexions, ont grandi concernant l’évolution de nos pratiques et les moyens qui nous sont alloués, pour faire émerger, chez moi, des dissonances entre ce que prévoient les politiques sociales et la réalité du terrain. Il m’est donc apparu nécessaire de devoir faire remonter ces réflexions à qui de droit, mais comment ?
Il m’a donc semblé évident de devoir exprimer ces constats par la parole dans des instances précises. Lors d’un congrès, j’ai pris un micro afin d’exprimer des doutes. Autant vous le dire : diantre, fichtre et mazette, l’exercice est loin d’être facile ! Je me suis vue debout et tremblotante – image retransmise sur un écran géant –, tenter de reprendre ma respiration ainsi que mes esprits pour aller au bout de ma pensée – j’y suis parvenue mais non sans mal – en présence d’un millier de spectateurs ! Je préfère de loin poser sur le papier les turpitudes qui me traversent que de devoir les exprimer à l’oral devant un parterre d’interlocuteurs ! Ce type de prise de parole se doit d’être incisif et percutant pour être entendu.
Les professionnels du social (ne) sont peu (pas) formés à la mise en valeur de leurs actions. La Communication (orale ou écrite) devrait ainsi devenir incontournable aux vues des tumultes que traverse notre secteur d’activité.

• Métier-Fonction / Assistante sociale
• Travail social /Écriture