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■ ACTU - Plaidoyer économique pour les résidences sociales
« Si on ne construit pas assez de résidences sociales, c’est en partie parce que nos adhérents n’arrivent pas à convaincre les élus de l’intérêt d’offrir des solutions de logement à des travailleurs jeunes, précaires, migrants ou à des familles monoparentales, constate Arnaud de Broca, délégué général de l’Union professionnel du logement accompagné (Unafo). Ces dernières années, nous argumentions qu’elles profitent avant tout aux personnes déjà dans la commune, donc n’induisent pas d’accueillir toute la pauvreté de la région, mais il semblait aussi intéressant des parler développement économique en objectivant les retombés pour le territoire. »
Loin de l’image des vieux foyers de travailleurs immigrés, il arrive que les résidences sociales fassent monter le prix du foncier dans le voisinage... une retombée contre-intuitive et peut-être contre-productive.©Unafo
À l’occasion de la semaine du logement accompagné (22 au 25 novembre), la délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (Dihal), la Commission interministérielle pour le logement des populations immigrées (CILPI) et l’Unafo diffusent une étude inédite. Elle donne à voir l’impact socio-économique de ce type de logement. Pour la produire un cabinet d’étude indépendant a analysé six résidences sociales aux profils variés : une en milieu rural, quatre en secteurs tendus, une en zone touristique.
Pour convaincre parler richesse, pas pauvreté
Il en ressort que ces résidences sociales génèrent un retours sur investissement direct, en moyenne 1,60 euros pour chaque euro dépensé dans la construction et l’exploitation courante. Les retombées indirectes (fournisseurs) et induites (consommation dans les commerce de proximité...) se révèlent encore plus juteuses : 4,50€ pour un euro. Les experts constatent même un impact architectural pour les nouvelles productions, souvent de beaux immeubles qui peuvent renchérir le prix de l’immobilier dans le voisinage. L’étude évalue aussi les coûts évités pour la société, l’État et les collectivités de part l’action menée par les équipes de ces établissements.
Désormais ces logements très sociaux mêlent les publics comme dans ce centre de Bures-sur-Yvette où cohabitent jeunes travailleurs, étudiants et stagiaires. ©Erwann Le Gars
Si l’argument économique parvient à lever les réticences des édiles locaux, reste un frein majeur, ces résidences doivent relever le défis de maintenir des loyers modiques dans une conjoncture où les prix du foncier ne cesse de grimper. « La question du modèle économique est un sujet majeur dans la cadre de la semaine du logement accompagné, mais c’est du ressort de la Dihal et des ministres dans le cadre de la politique du logement d’abord, souligne Arnaud de Broca. Si, comme il l’affirme, le gouvernement veut développer ces dispositifs, il doit travailler sur le modèle économique et apparemment le chantier est ouvert. » À voir si, plus qu’En Marche, Renaissance dégage les fonds nécessaires à la mise en oeuvre de sa communication.
Myriam Léon
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