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■ ACTU - Sans-abrisme : Des associations alertent sur « le drame » des enfants à la rue
Le 10 février, un rassemblement a eu lieu à Lyon pour dénoncer le sans-abrisme dont sont victimes des centaines d’enfants en France et interpeller les candidats à l’élection présidentielle.
Chaque matin, en France, des enfants vont à l’école après avoir dormi à la rue. C’est cette réalité que plusieurs associations ont dénoncée, en manifestant jeudi 10 février à Lyon.
Réunis devant l’école élémentaire Gilbert Dru, dans le 7e arrondissement, le Collectif des associations unies (CAU), rassemblant 39 associations nationales de lutte contre le sans-abrisme et le mal-logement, l’UNICEF France, la fédération de parents d’élèves (FCPE) et des membres du collectif lyonnais Jamais sans toit, ont tenu à rappeler qu’« un toit, c’est un droit ».
Un millier d’enfants dehors chaque nuit
Le choix du lieu ne doit rien au hasard. Plusieurs familles à la rue ont été accueillies temporairement dans cet établissement ces derniers mois, le temps que leur soit trouvé un hébergement par les pouvoirs publics. Sur la métropole de Lyon, ce sont 89 enfants – et leurs parents - qui ont ainsi été hébergés dans des écoles depuis le début de l’année scolaire, grâce à l’action de Jamais sans toit.
Le Collectif des associations unies estime qu’environ 50 000 enfants sont actuellement sans domicile fixe en France, c’est-à-dire vivant en hébergement, dans des abris de fortune ou à la rue. Un millier d’enfants dormiraient dehors chaque nuit, après avoir reçu une réponse négative du 115, faute d’hébergements disponibles.
Appliquer le droit
Un rassemblement qui était aussi l’occasion d’imposer ce sujet dans la campagne électorale pour l’élection présidentielle et d’alerter les candidats et candidates. « Avoir un toit au-dessus de la tête est indispensable pour apprendre correctement », s’inquiète Anne-Sophie Huchard, enseignante et membre de Jamais sans toit.
« Ce n’est pas la charité que l’on demande pour ces familles. Toute personne en situation de détresse doit avoir accès à un hébergement d’urgence. Mais l’État n’arrive pas à appliquer ce droit », insiste l’enseignante. Elle poursuit : « Ce n’est pas que les travailleurs sociaux sont de mauvaise volonté pour mettre les personnes à l’abri. C’est qu’il y a un vrai manque de places ».
Face à ce « drame », les associations ont réclamé, notamment, la construction de logements accessibles aux plus pauvres et la création de nouvelles places d’hébergement, ainsi que la création d’un réseau citoyen d’alerte et d’entraide pour les familles d’enfants sans domicile.
Thomas Sévignon