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► C’est quoi le problème ? Par Mélodie • Bruits de couloirs
Ça bruisse dans les couloirs.
Y’en a toujours un qui mesquine, une qui messe-basse ou cherche les petites bêtes, voire les grosses. Le commérage est le fardeau de notre nature humaine depuis la nuit des temps. Une manière d’acquérir un petit pouvoir, d’obtenir une réaction, d’assouvir sa curiosité, de juguler nos jalousies ou d’enrayer nos petites angoisses…
Même le Social est contaminé par cette fumée toxique. Les plus fragiles se laissent fumiger et transmettent le virus presque malgré eux. Quelques faits, pas jolis-jolis, qui vont de la lettre anonyme adressée à la femme d’un directeur pour l’alerter qu’une employée couche avec son mari, ce qui est mensonger, à des sous-entendus malveillants qui visent à déstabiliser d’autres collègues en laissant entendre « qu’ils » maltraitent des enfants. De la bouche de l’un à l’oreille de l’autre, la longueur du couloir aidant, un simple « interdit » se transforme ‒ en un clignement d’œil ‒ en violence. Il existe aussi la médiocrité ordinaire qui dépasse l’entendement et préjudicie volontairement à un collègue. Tenez, que penser de cette responsable du CSE (Comité Social et Économique, anciennement CHSCT) qui vient prétendument alerter une éducatrice de la future injonction de la directrice à son encontre ? « Elle va demander une expertise pour ton dos, je t’avertis pour que tu ne sois pas surprise ».
Marion, l’éducatrice, trimballe un mal de dos récurent et travaille avec les plus jeunes depuis plusieurs années avec l’accord de la direction et de la médecine du travail. Ce poste, auprès des plus jeunes, l’aide à exercer sa fonction dans des conditions favorables. Pourquoi un tel revirement ? Elle ne se doute pas du plan machiavélique et découvre la supercherie en apprenant par le médecin que la demande vient de ladite collègue ! Quelle petitesse ! L’expert tombe des nues, lui aussi : « mais de quoi se mêle cette femme ? Elle est supposée être là plutôt pour vous soutenir, non ? Je n’ai jamais vu ça en trente ans de carrière ! Vous êtes bien sur ce groupe, je suppose, alors vous allez y rester et si quiconque veut vous en déloger, vous m’appelez et il faudra qu’“ils” argumentent ».
Ce stratagème-là a échoué, d’accord, mais combien réussissent et bousillent la santé de certains salariés ? Les maniganceurs peinent à trouver un sens à leur travail. Manquent-ils seulement d’élégance ? Pas sûr ! Sans doute, qu’en fouillant un peu, découvririons-nous une sorte de vide à combler là où devraient résider intelligence et empathie. Éducateurs, paramédicaux, assistants sociaux, collègues de tout bord, serrons-nous les coudes au lieu de nous tirer lamentablement dans les pattes. La profession a besoin de personnes droites dans leurs bottes ‒ et surtout solidaires ‒ pour affronter d’autres tourmentes, toutes plus insensées les unes que les autres.
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